Après avoir dû condamner l’accès à la suite de l’inspection de la structure, au printemps dernier, la municipalité de Saint-Majorique-de-Grantham se voit dans l’obligation de démolir le Pavillon de La Plaine au cours des prochains mois.
«C’est une réalité avec laquelle nous devons composer et nous allons assumer nos responsabilités», affirme le maire Robert Boucher.
Lors de l’inspection, la présence de moisissures était visible à l’œil nu à plusieurs endroits et la structure de l’édifice principal a été attaquée par des fourmis charpentières. De plus, la fondation est fissurée et tend à s’affaisser. C’est sans parler des ratons laveurs qui ont trouvé refuge au grenier. "C’est insalubre", résume M. Boucher.
En mode solution, la municipalité a déjà contacté certains représentants politiques pour lui faire part de ses préoccupations concernant le maintien des installations. Des investissements importants sont en cause. "Refaire le bâtiment coûterait 400 000 $. (…) C’est une belle place, mais c’est un éléphant blanc dans les mains d’une petite municipalité", laisse tomber cet élu, conscient que l’argent constitue le nerf de la guerre.
«Malheureusement, dans le contexte présent, et en fonction d’autres priorités municipales, nous ne disposons pas des budgets nécessaires à cette opération», ajoute-t-il.
Si les moyens financiers manquent pour les infrastructures, le même triste sort sévit pour l’entretien des arbres et des sentiers qui sont massivement empruntés par les randonneurs de la région.
Ouverts au partenariat
Certes, les représentants municipaux cherchent des avenues de financement, mais encore sont-ils conscients que tout projet devra se faire dans une optique de complémentarité avec les autres infrastructures récréotouristiques de la MRC de Drummond. «Nous en avons fait un enjeu majeur lors de la dernière élection», reprend le premier magistrat.
Les représentants assis autour de la table du conseil municipal sont réalistes et savent que le partenariat avec d’autres instances publiques ou privées dédiées au tourisme, au monde de l’éducation ou à des volets récréatifs est obligatoire et doit s’inscrire dans une vision à long terme.
«Le secteur La Plaine représente un élément d’identité municipal et un actif important pour nous, mais il importe de mentionner que ce secteur est très prisé par l’ensemble de la population de la MRC même si nous assumons l’entière responsabilité», indique M. Boucher qui se demande pourquoi ses prédécesseurs ont accepté d’acquérir, en 2009, les 2,3 kilomètres carrés de La Plaine, jadis légués par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune. "J’aurais négocié ça différemment pour qu’on ait au moins un partenaire", plaide-t-il.
Réseau plein air lève la main
À la table du conseil des maires de la MRC de Drummond, le représentant de Réseau plein air Drummond, Michel Bourgeois, lève parfois la main poliment pour rappeler qu’aucun responsable n’est encore désigné pour gérer l’ensemble de la Forêt Drummond. "On souhaite que quelqu’un s’en occupe et on est prêt à jouer un rôle", communique Laval Carrier, directeur général de l’organisation.
Ce dernier spécifie néanmoins que son équipe ne détient pas l’expertise pour évaluer l’état de santé des arbres ni les traiter en conséquence. "Si on s’aperçoit que c’est dangereux pour les cyclistes qui circulent sur les pistes cyclables, on intervient", précise-t-il.