COUTURE. Lorsqu’elle n’est pas à Montréal s’affairant à la confection de costumes des Grands Ballets canadiens, Caroline Boisvert savoure le temps passé à Drummondville en travaillant sur ses projets liés à la mode.
«J’ai toujours jumelé les deux; la mode et les costumes, parce que les deux me passionnent. La mode, c’est le linge; c’est le corps qui s’exprime. Tandis que pour les costumes, c’est le cerveau qui s’exprime», explique celle qui est notamment reconnue pour sa ligne de vêtements Néant et pour sa participation aux costumes de l’Académie de ballet de Drummondville.
Ainsi, dans son atelier aménagé à la maison, Caroline Boisvert continue d’alimenter son hémisphère mode. Après avoir mis de côté sa ligne de vêtements, il y a quelques années, elle souhaite renouer avec elle, à moyen terme. Une micro-collection est dans le collimateur à projets pour l’automne ou l’hiver. Outre son originalité, le côté exclusif de ses créations la distingue. Elle varie les couleurs, les doublures et parfois de simples petits détails qui font que chaque morceau est unique.
«Jeune, ça m’a toujours énervée d’arriver quelque part et de voir une petite fille qui avait la même robe que moi», se remémore la souriante designer. Elle raconte même que certains matins, il lui arrivait de se changer dans la grange, avant de prendre l’autobus vers l’école. À son retour, elle remettait les vêtements délaissés le matin. Impossible pour ses parents d’avoir un mot à dire sur ce qu’elle portait.
Caroline Boisvert songe aussi à d’autres projets, dont un qui lui permettrait de partager sa passion avec les plus jeunes. L’artiste aux doigts de fée souligne à ce sujet que la tendance de la couture et du tricot est de retour auprès de ces générations.
La copropriétaire de l’ancienne boutique Artnac, au centre-ville, n’écarte pas non plus la possibilité de rouvrir un atelier-boutique un jour.
Pendant l’été, la designer-couturière est en pause des Grands Ballets canadiens, ce qui lui permet de passer plus de temps à développer ses propres projets professionnels. Lorsque la saison estivale tire à sa fin, elle fait les allers-retours à Montréal pour occuper ses fonctions d’assistante coupeuse. Elle est notamment en charge des patrons des costumes masculins, qui sont de moins en moins classiques et de plus en plus complexes. «Quand j’ai commencé, les gars étaient pas mal juste en collants», note-t-elle. La pétillante blonde est aussi présente aux séances d’essayages et lors des premières, pour apporter les ajustements nécessaires.
De fil en aiguille
Toute petite, la mère de Caroline Boisvert, elle-même couturière, l’avait inscrite à des cours de couture. «En même temps, ma mère me disait que je ne ferais jamais ça parce que je chialais tout le temps quand je faisais mes cours», ricane la principale intéressée.
Après son secondaire, celle-ci a décidé de continuer dans ce domaine et de suivre un cours à Québec. Puis elle s’est perfectionnée en patrons à l’Académie de design, à Montréal.
La jeune femme a fait ses premières armes dans l’univers des costumes à l’occasion d’un stage pour Mackinaw et en tant que bénévole pour le Mondial des cultures. Elle a aussi travaillé trois ans comme chef costumière et habilleuse pour les Légendes fantastiques. Dans la métropole, elle a été embauchée comme couturière par l’Opéra de Montréal. Elle a par la suite enfilé les contrats par bouche-à-oreille, pour aboutir au sein de l’équipe des Grands Ballets canadiens, en 2001. Six ans plus tard, elle devenait assistante coupeuse, poste qu’elle occupe toujours.
Depuis deux ans, elle est également en charge des costumes de l’Académie de ballet de Drummondville. Elle assure la conception, le design et la réalisation. Ses créations sont d’ailleurs appréciées par l’organisation et par les spectateurs, qui sont très élogieux à son endroit.