Saint-Bonaventure. Le gouvernement Couillard annonçait récemment la mise en vigueur, pour le 14 août prochain, du Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection. Ce règlement, appelé à remplacer le Règlement dit de Saint-Bonaventure adopté par une centaine de municipalités québécoises, dont Gaspé et Ristigouche Sud-Est, restreint les zones de protection des sources d’eau potable à seulement 500 mètres.
Le Comité de vigilance hydrocarbures de Saint-Bonaventure, anciennement Comité d’étude des gaz de schiste de Saint-Bonaventure, a fermement dénoncé ces nouvelles règles. Pour ce comité de citoyens et citoyennes fort actif dans ce dossier depuis de nombreuses années, le gouvernement de Philippe Couillard, comme celui de Pauline Marois, a capitulé devant les pressions des sociétés pétrolières et gazières, des lobbyistes qui les servent et du monde des affaires en réduisant les distances séparatrices entre les forages pétroliers et gaziers et les sources d’eau potable de 2 km à seulement 500 mètres pour les municipalités rurales.
Insuffisant!
«Une zone de protection de 500 mètres est insuffisante pour assurer l’intégrité de nos sources d’eau. Pire, selon toute vraisemblance, cette distance ne tiendrait pas compte des extensions horizontales des puits non conventionnels de forage d’où est effectuée la fracturation hydraulique. Une société pétrolière pourrait donc avoir une tête de puits de forage à 500 mètres de la source d’eau, mais s’étendre, en toute légalité, aussi près qu’elle le souhaiterait des sources d’eau par ses extensions horizontales souterraines. C’est complètement inacceptable», résume Joseph Guillemette, l’un des coordonnateurs du Comité de Saint-Bonaventure.
«Pire encore, ajoute son collègue Claude Trottier, co-coordonateur de ce groupe de citoyens et citoyennes, la possibilité de faire de la fracturation à seulement 400 mètres sous la base des nappes phréatiques, alors que les fractures verticales créées s’élèvent parfois à plus de 500 mètres, signifie concrètement qu’il n’y a aucune zone de protection et que le méthane pourra aisément contaminer les puits d’eau potable des citoyens et citoyennes».
Appel à la mobilisation
Le Comité de Saint-Bonaventure appelle donc les résidents et résidentes des municipalités rurales à se mobiliser de nouveau pour assurer la protection de leur eau potable. «Les citoyens et citoyennes doivent prendre conscience des dangers que comportent l’exploration, l’exploitation et le transport du gaz et du pétrole de schiste pour leur environnement, particulièrement pour l’eau, et se mobiliser avec leurs élus municipaux pour exiger du gouvernement qu’il revoit sa copie et adopte les standards du Règlement dit de Saint-Bonaventure», précise M. Guillemette.
Le Comité de Saint-Bonaventure compte d’ailleurs organiser plusieurs activités de sensibilisation et de mobilisation des résidentes et résidents de la région au cours de l’automne prochain.