SAINT-CYRILLE-DE-WENDOVER. Le conseil municipal de Saint-Cyrille-de-Wendover pourra se vanter d’avoir fait d’une pierre deux coups en remettant à niveau sa station d’épuration des eaux usées car, si les choses se déroulent comme prévu, non seulement il aura trouvé en prime une solution à son propre problème de gestion des boues de fosses septiques pour les résidences isolées, mais on pourra éventuellement desservir les municipalités environnantes qui le voudront.
Les travaux actuellement en cours à la station d’épuration des eaux usées prévoient, outre l’installation d’un réacteur biologique séquentiel, l’ajout d’un pressoir rotatif à des fins de traitement des boues.
«Ces procédés assureront des rejets en eaux usées dans le milieu conformes aux normes du ministère de l’Environnement et permettront également la préparation des boues de fosses septiques résidentielles en vue de la valorisation à des fins agricoles ou autres», résume Mario Picotin, directeur général de la Municipalité, pour bien faire comprendre les avantages de réunir les deux systèmes.
Bien sûr, il est facile de deviner qu’en investissant 4,7 millions $ pour se doter d’une pareille installation, Saint-Cyrille-de-Wendover consent un effort financier supplémentaire qui, on en est convaincu, générera en retour des revenus qui pourraient être intéressants pour la Municipalité.
En contrepartie, la possibilité pour les autres municipalités du territoire d’avoir accès à plus proche distance à un centre de traitement des boues de fosses septiques, pourrait avoir des avantages pour elles, tant au plan financier qu’environnemental.
Il faut savoir que bon nombre de ces municipalités font front commun pour confier à un même entrepreneur le soin de recueillir et de disposer le contenu des fosses septiques de leurs commettants.
Or, les endroits les plus proches étant autorisés à recevoir ces boues pour leur valorisation sont situés à Saint-Étienne-des-Grès et à Roxton Pound.
L’arrivée de Saint-Cyrille-de-Wendover dans le décor offre donc à ces municipalités une belle opportunité, d’autant plus que la station a été conçue pour accommoder quelque 11 000 portes, ce qui, selon M. Picotin, couvre approximativement le territoire de la MRC en terme de besoins en traitement des boues de fosses septiques pour les résidences isolées.
À cet égard, Mario Picotin tient bien à préciser que la station de Saint-Cyrille-de-Wendover ne vise que les boues «résidentielles» et qu’il n’y aura donc pas place pour celles en provenance des industries ou d’ailleurs.
Autre point de questionnement qui n’est pas négligeable, celle des odeurs.
À ce sujet, le directeur général de la Municipalité se fait rassurant en rappelant que 90% des opérations se feront à l’intérieur de la bâtisse à partir de procédés éprouvés.
Il a également mis en perspective la situation géographique du complexe, qui est à l’extrémité du village, et la présence d’un boisé se voulant une protection supplémentaire pour les résidents du 7e rang qui, selon la direction des vents, seraient théoriquement plus à risque.
Certificat d’autorisation
Si Saint-Cyrille-de-Wendover a finalement pu obtenir en mai dernier un certificat d’autorisation du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MDDELCC) lui donnant le feu vert pour la réalisation des travaux, elle devra cogner à la porte du même ministère pour en obtenir un autre en raison de sa volonté d’exploiter de façon commerciale le centre de traitement des boues.
Lors de la séance ordinaire de juin dernier, le conseil a mandaté l’ingénieur François Poulin pour qu’il prépare et présente au nom de la Municipalité une demande de certificat d’autorisation en ce sens.
Du côté de la Municipalité, on espère recevoir cette certification d’ici la fin des travaux pour être en mesure de répondre le plus rapidement possible aux municipalités, et ce, après une période de rodage.
La MRC de Drummond, de son côté, a déjà donné son aval au projet en approuvant le règlement d’emprunt qui lui a été soumis, bien que le volet «commercial» du traitement des boues n’était pas défini à ce moment-là.
Selon Lucien Lampron, aménagiste et directeur général adjoint de la MRC, cette omission ne devrait pas avoir de conséquence, d’autant plus que la vocation désirée est englobée dans le second projet Schéma d’aménagement et de développement révisé.
Les propositions pourront d’ailleurs être débattues lors de deux séances de consultation publique, les 16 et 17 septembre, à Drummondville d’abord, puis à Saint-Cyrille-de-Wendover.