DRUMMOND.Environ 18 000 patients sans médecin de famille qui résident sur le territoire du CSSS Drummond sont inscrits au Guichet d’accès à la clientèle orpheline (GACO).
Selon le directeur des Services professionnels du Centre, Luc Gilbert, ce nombre correspond à environ 18 % de la clientèle totale.
Depuis leur création dans les différentes régions de la province, les GACO ont enregistré 925 901 inscriptions. De ce nombre, encore 292 988 patients sont en attente d’être pris en charge par un médecin de famille.
Selon le Collège des médecins du Québec, en 2013, il s’est ajouté 186 omnipraticiens sur le territoire québécois, en tenant compte des nouveaux permis délivrés, des départs à la retraite et des décès survenus en cours d’année.
Le nombre de médecins de famille pour chaque région n’est pas le seul facteur qui détermine le taux de patients orphelins, fait remarquer Luc Gilbert, qui estime que les chiffres peuvent être trompeurs.
Le CSSS Drummond compte 66 médecins. De ceux-ci, 44 % ont entre 0 et 1000 patients inscrits à la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Dix des 66 omnipraticiens ont entre 2000 et 2500 patients chacun.
Si l’on compare, par exemple, avec Shawinigan, qui compte 65 médecins, 72 % de ces professionnels ont entre 0 et 1000 patients. Et 24 d’entre eux ont de 0 à 500 patients.
«Pour le même nombre de médecins, il va y avoir beaucoup plus de patients orphelins à Shawinigan», résume Dr Gilbert.
À certains endroits, comme à Shawinigan et à Trois-Rivières, le taux de patients orphelins correspond à près de la moitié de la clientèle totale.
«C’est une question d’organisation des soins; d’organisation globale de la prise en charge», estime le directeur des Services professionnels.
L’âge
En ce qui a trait à leur âge, les médecins de famille dans la région sont en moyenne trois ans plus jeunes que la moyenne provinciale, soit de 46,4 ans comparativement à 49,6.
«Il y a vraiment un changement générationnel depuis cinq à sept ans. On voit beaucoup plus de jeunes», confirme Luc Gilbert.
Refuser des médecins
Contrairement à ce que certains peuvent croire, le problème du manque de médecins n’a rien à voir avec le nombre de finissants en médecine. Du moins, à Drummondville. Faute d’avoir suffisamment de postes disponibles, le CSSS Drummond se voit dans l’obligation de refuser des offres de médecins voulant y œuvrer.
«On a huit à neuf demandes pour trois postes (ouverts). C’est plate, mais on est obligé de refuser cinq ou six médecins qui, pour la plupart, sont originaires de Drummondville, indique-t-il. C’est dommage, mais on est rendu là.»
Et il n’y a aucune évidence que les choses vont changer avec la venue du nouveau gouvernement, croit-il. Les Plans régionaux d’effectif médical (PREM) n’ont pas changé, malgré le fait que les cohortes de nouveaux médecins sont beaucoup plus nombreuses qu’elles l’étaient auparavant.
«À un moment donné, ils (le gouvernement) vont être obligés de faire de quoi», laisse-t-il tomber.