SAINT-CYRILLE-DE-WENDOVER Après avoir passé son enfance dans une maison de Saint-Cyrille-de-Wendover, rue Saint-Louis, laquelle avait été réaménagée à partir de l’ancienne sacristie, Jean-Guy Rougeau se retrouve aujourd’hui, six décennies plus tard, à l’église paroissiale où quelques-uns de ses souvenirs militaires constituent la nouveauté en vue de la visite estivale de ce lieu sacré.
De fait, tout comme par les années passées, la majestueuse église Saint-Cyrille ouvre ses portes aux visiteurs pour l’été, tous les après-midi, à l’exception du lundi, et ce, pour une visite guidée gratuitement offerte.
Cette année, c’est Joanie Pitre, étudiante universitaire en psychoéducation, qui se charge de dévoiler aux visiteurs les secrets de la «petite cathédrale».
Outre l’architecture particulière de ce bâtiment plus que centenaire, plusieurs éléments s’y greffant ont leur petite histoire que la guide se fait un plaisir de dévoiler aux visiteurs, qu’ils soient de la région ou de passage.
L’an dernier, avec la collaboration de Claude Verrier, la paroisse Saint-Luc avait eu la bonne idée d’ajouter dans l’un des deux jubés, comme attraction supplémentaire, une vingtaine de présentoirs de la collection Verrier-Jutras comprenant des vêtements d’époque ayant appartenu à ces deux familles, mais aussi à d’autres familles de Saint-Cyrille-de-Wendover.
Ce nouvel attrait, qui est de retour cette année, a été bien apprécié, semble-t-il, par la plupart des visiteurs qui y ont reconnu des habits et accessoires semblables à ceux portés par leurs grands-parents et arrière-grands-parents.
L’un des présentoirs montrait incidemment un uniforme des Forces aériennes du Canada et il fut l’un des plus goûtés du public à en juger par les commentaires.
C’est ainsi qu’il y a quelques mois, lorsque Jean-Guy Rougeau a informé son ami Claude Verrier qu’il avait l’intention de disposer de ses habits militaires, l’historien et gestionnaire de la Collection Verrier-Jutras a tout de suite sauté sur l’occasion pour les lui réclamer dans un but d’exposition et de conservation, il va sans dire.
De simple soldat à adjudant-chef
On y retrouve donc des costumes militaires et différents couvre-chefs dont le calot, la casquette, le chapeau d’hiver, sans oublier le célèbre béret bleu, des vêtements qui témoignent des 28 années de carrière de M. Rougeau qui a commencé en 1965 dans l’Aviation royale canadienne à titre de simple soldat pour prendre fin en 1993 dans l’uniforme d’adjudant-chef dans les Forces Armées Canadiennes, à la suite de l’unification des trois factions.
Et c’est sans compter les sept autres années passées par la suite à la Défense nationale à titre de gérant immobilier.
Incidemment, Jean-Guy Rougeau n’est pas arrivé dépourvu dans l’aviation puisqu’il détenait un diplôme en dessin mécanique et huit ans de métier derrière la cravate.
D’ailleurs, le Cyrillois a bien failli ne jamais réaliser son double rêve d’apprendre une deuxième langue et de voyager à travers le monde lié à son entrée dans les Forces, car c’est à l’âge de 24 ans et ½ (l’âge maximal étant 25 ans à l’époque) qu’il a pu finalement avoir accès à la base de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Semble-t-il que lors des premiers appels à la maison de Saint-Cyrille, il y avait une maman qui répondait que Jean-Guy n’était pas disponible pour l’armée en raison d’un bon travail à Montréal, sauf que derrière tout cela, il y avait une crainte maternelle de voir fiston partir en guerre.
Lors de l’appel décisif, M. Rougeau était à ce moment-là un jeune père de famille, si bien que c’est avec sa douce cette fois, qui entretenait les mêmes craintes, qu’il a dû négocier.
Aujourd’hui, Lucille Lemieux ne regrette pas de lui avoir donné son accord pour un premier contrat de cinq ans, elle qui l’a suivi durant toutes ces années un peu partout à travers le Canada (Saint-Jean-sur-Richelieu, Winnipeg, Valcartier, Cold Lake, etc.) , tout en l’attendant parfois seule avec la petite famille, lors des missions à l’étranger dont au Moyen-Orient avec les Casques bleus, en Europe et même en Arctique…dans une mission secrète.
De technicien en construction et en entretien de bâtiment au sein du corps de génie militaire, Jean-Guy Rougeau a fait son chemin comme officier des biens immobiliers au niveau de la gérance, chargé de projets, chef des contrats et officier responsable de la production.
Avec ces promotions, M. Rougeau ajoutait des «bananes» à ses uniformes, si bien que c’est avec le plus haut rang dans la hiérarchie des sous-officiers qu’il a mis fin à une belle carrière.
Pour les fins de l’exposition à l’église Saint-Cyrille, Jean-Guy Rougeau a ajouté quelques documents liés à ses études et à son travail dans les Forces Armées Canadiennes et quelques rares photos.
Même s’il a passé sa jeunesse à Saint-Cyrille-de-Wendover avec ses 10 frères et sœurs, c’est dans la paroisse Saint-Simon que M. Rougeau a vu le jour.
C’est d’ailleurs à ce même endroit qu’il vit sa retraite avec sa complice des 50 dernières années, s’intéressant à tout dont la généalogie dont il est un passionné.