DRUMMONDVILLE. Autour du feu, comme le faisaient leurs ancêtres, Archie Martin et ses acolytes transmettent leurs connaissances ancestrales aux visiteurs du Nouveau Monde.
Ils partagent notamment leurs valeurs, leurs origines, le mode de vie sédentaire qui les amenaient à se déplacer et le métissage qui s’est produit avec les Européens. Ils expliquent comment ils fabriquaient les objets et à quoi ils servaient. Ils en profitent aussi pour discuter, tout simplement, avec les gens, et répondent à leurs mille et une questions, avec plaisir.
Les représentants de la communauté des Micmacs et des Abénakis, Archie Martin, Hermel Tremblay et Gilles Dorais semblent toujours avoir des réponses aux questions liées à leur peuple. Leurs connaissances de ceux qui ont façonné les premiers jalons du Nouveau Monde semblent illimités. Comme s’ils sortaient tout droit de cette époque.
Lors du passage du journalexpress.ca, en pleine soirée pluvieuse, l’atelier sur le conte s’est déplacé dans le tipi. Archie Martin, assis sur sa chaise, a raconté la légende de la mésange à une douzaine de personnes, toutes très attentives au récit. «Il ne faut pas applaudir, sinon il mouille. Il faut se secouer les mains pour que ça arrête», a d’abord averti M. Martin, avec son hospitalité et son charmant accent du sud-est du Nouveau-Brunswick.
Lorsque les chasseurs revenaient des bois, ils se faisaient un plaisir de raconter leurs aventures aux enfants. Par l’entremise de ces histoires, ils leurs apprenaient à se débrouiller en forêt et ils leur inculquaient des valeurs chères à leurs yeux. La confiance et le sens des responsabilités étaient à l’honneur, lors de cette soirée.
«Les autochtones adoraient les contes et les légendes. Cela faisait partie de leur quotidien», a-t-il indiqué.
La sculpture
De son côté, le sculpteur Gilles Dorais transporte les visiteurs, par le biais de ses œuvres, à l’époque où les peuples nomades et sédentaires confectionnaient outils et objets d’art en fonction de leur mode vie.
Il explique que les grands totems étaient surtout fabriqués par les peuples sédentaires de l’ouest. Ici, puisqu’ils étaient nomades, ils ne pouvaient se permettre de transporter ces grandes pièces. Tout ce qu’ils créaient, ou presque, avait une utilité quotidienne bien précise. Par exemple, une courge vidée, sur laquelle était appliquée de la cire d’abeille, servait de gourde.
Depuis le début du Mondial des cultures, Gilles Dorais sculpte un ours dans un tronc d’arbre. Au fil des jours, une tortue est apparue sur sa poitrine. Vers le milieu de la semaine, un castor et un corbeau pouvaient être perçus. Toujours sur la même pièce de bois, une bernache et un esturgeon allaient aussi avoir leur place.
«Est-ce que c’est difficile à faire», questionne un garçon. ««À force d’en faire, on finit par avoir des trucs», répond l’artiste.
La danse
Le journalexpress.ca a également assisté à un atelier de danse. À l’époque, celle-ci était intimement liée aux animaux. Comme avec les contes, les autochtones profitaient de cette forme de jeu pour transmettre leurs connaissances aux enfants. Ces derniers, tout en s’amusant, amélioraient leur agilité et étaient plus aptes à se débrouiller et à survivre dans les bois.
La danse du serpent apprenait notamment aux petits à tenir leur parent en forêt, pour éviter de les perdre. Archie Martin a d’ailleurs invité les gens à devenir les vertèbres du serpent et à danser avec lui. «C’était toujours une joie de danser», laisse tomber le sympathique Métis.
La danse de la plume a été expérimentée par Raphaël Roy, de Drummondville. Le garçon devait tourner autour de la plume – insérée dans une bûche – en suivant le rythme des tambours. Au silence, il devait se mettre les mains derrière le dos et tenter d’attraper la plume avec sa bouche. En récompense pour avoir réussi, il a reçu ce que les jeunes autochtones adoraient : la fameuse plume.
Une démonstration de la danse de bienvenue a aussi été faite. En rond, les gens se tenaient la main et, à la fin, se rapprochaient les uns des autres. Archie Martin explique que la chaleur humaine était très importante pour les premières nations et que lorsqu’une personne en touchait une autre, c’était signe qu’elle l’acceptait.
Les représentants du Nouveau Monde souhaiteraient d’ailleurs que la danse amérindienne soit intégrée à la programmation des prochaines éditions du Mondial des cultures. MM Martin et Dorais songent d’ailleurs à présenter un dossier à l’organisation, en vue de l’an prochain.
Aujourd’hui et demain au Nouveau Monde
-Cuisine amérindienne : demain à 12 h
-Chants amérindiens : aujourd’hui à 14 h 30
-Contes et légendes : aujourd’hui et demain à 19 h 30
-Danse amérindienne : 14 h 30