SAINTE-BRIGITTE-DES-SAULTS Tout indique que le gouvernement du Québec entend aller plus loin dans le dossier des poissons morts trouvés au pied du barrage de la petite centrale hydroélectrique de Sainte-Brigitte-des-Saults, puisque l’on apprend que des responsables de deux ministères s’assoiront ensemble pour discuter de la situation.
Pierre Leclerc, agent de recherche et de communication à la Fondation Rivières, nous apprend en effet qu’une importante rencontre interministérielle entre des fonctionnaires du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques et ceux du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) aura lieu en début de semaine prochaine à Trois-Rivières.
Le but de la rencontre, au dire de M. Leclerc, sera pour faire le point sur la situation problématique de mortalité de poissons au barrage de Sainte-Brigitte-des-Saults.
Divers témoignages
Pierre Leclerc est d’ailleurs bien placé pour parler de cette situation puisqu’en début de juin, il a porté une plainte officielle au Centre de contrôle environnemental du Centre-du-Québec, qui est le délégué du MDDELCC régional, à la suite de la découverte d’une demi-douzaine de poissons morts au pied du barrage et de la mini-centrale hydroélectrique.
Après une visite sur les lieux de biologistes du MFPP et à la suite des observations transmises à l’équipe de contrôle secteur hydrique et naturel du MDDELCC, la thèse d’un cas isolé de mortalité avait alors été avancée dans le cas de quelques spécimens de chevaliers rouges.
À peu près à la même époque, L’Express publiait également une lettre d’un citoyen du rang Sainte-Anne, chemin longeant la Nicolet Sud-Ouest, faisant état de la détérioration de cette rivière et de la mise à mort de centaines, voire de milliers de poissons, et ce, en pointant du doigt ladite centrale.
Plus récemment, un jeune pêcheur de la région montréalaise, familier avec la rivière Nicolet Sud-Ouest, a fait part à son tour de la découverte en début de juillet de quelque 400 poissons morts, selon son évaluation, dans une crevasse au pied du barrage.
Cette nouvelle découverte a été transmise à la Fondation Rivières qui, à son tour, a avisé les autorités compétentes et en a informé les organismes intéressés par la conservation de cette rivière dont l’organisme de bassin versant (OBV) COPERNIC.
Ouvrons une parenthèse pour dire qu’une représentante de cet organisme devait se rendre à Sainte-Brigitte-des-Saults, pour prendre des clichés des poissons morts.
Il y a lieu d’espérer pour cette dernière qu’elle sera plus chanceuse que notre photographe Ghyslain Bergeron qui s’est livré à pareil exercice la veille et qui en a été quitte pour trois squelettes de poissons.
Peu importe, l’agent de recherche et de communication espère que la rencontre entre les deux ministères leur permettra d’échanger sur le dossier que la Fondation Rivières leur a concocté sur la petite histoire de la centrale hydroélectrique de Sainte-Brigitte-des-Saults.
Deux des points principaux questionnent l’organisme de protection des cours d’eau du Québec dont l’absence d’une passe migratoire à poissons, pourtant requise au moment de la construction en 1992.
Il y a aussi la question du respect ou non du débit réservé prévu pour protéger le milieu aquatique.
Au dire de Pierre Leclerc, il y a tout lieu d’espérer un compte-rendu de cette rencontre interministérielle vers la fin de semaine prochaine.