DRUMMONDVILLE. Empestant des zones commerciales et résidentielles à proximité de la rue Cormier, les odeurs nauséabondes ont cessé depuis le printemps dernier. Délivrance pour les citoyens et travailleurs qui enduraient depuis longtemps ces épisodes de puanteur assez puissants pour causer des maux de tête et de coeur.
Si la situation est pratiquement résolue, c’est grâce au nouveau système de filtrage au charbon actif implanté depuis peu à la station d’épuration au coin des rues Cormier et Laferté, à Drummondville, afin de traiter les eaux usées du parc industriel. Ce nouvel équipement, d’une valeur de 60 000 $ financés par les retours de taxes d’essence, absorbe les gaz causés par les rejets d’entreprises, principalement les composés organiques volatils (COV) et le sulfure d’hydrogène (H2S) réputé pour sentir les œufs pourris.
Des clapets ont également été installés dans les conduits sanitaires pour confiner les volumes de pompages des eaux usées industrielles, en évitant toute propagation dans le réseau domestique. "Ces clapets laissent passer l’eau, mais retiennent les gaz", explique le chef d’exploitation de l’usine des eaux usées de Drummondville, Patrick Beaudry.
Opération porte-à-porte
Dans le passé, ce dernier a fait du porte-à-porte auprès des résidents de la rue Laferté pour comprendre leurs doléances. "Ils me disaient qu’ils ne pouvaient pas faire du barbecue et manger dehors. La nuit, ils devaient aussi fermer leur fenêtre", illustre-t-il.
À l’époque, les surverses de la station étaient pointées du doigt, ce qui, au dire de M. Beaudry, aurait peu de rapport.
Des communications avec d’autres municipalités aux prises avec de telles odeurs, comme Mirabel, Vaudreuil-Dorion ou Repentigny, ont permis de mieux cibler le problème et d’explorer des solutions.
En 2010, la Ville a injecté un léger brouillard dans les conduits afin qu’une bruine flotte dans les airs et garde les odeurs au sol. "Le problème était pallié à 75 % seulement et les plaintes ont continué", relate M. Beaudry.
Tous en mode solution
Par la suite, un représentant de quartier a été désigné, en la personne de Normand Létourneau, avec qui il a été possible d’effectuer un suivi régulier dans les multiples tentatives "essai-erreur". Comme les épisodes d’odeurs n’étaient pas permanents, il était difficile de cibler des périodes fixes, mais quand elles se présentaient, les responsables n’ont eu d’autres choix que de donner raison aux plaignants. "Effectivement, ça sentait mauvais et c’était vraiment désagréable", résume Marc-André Loiselle, préposé au suivi de réseaux.
Le conseiller municipal du quartier, Yves Grondin, a également été interpellé par les citoyens. Il est intervenu, notamment pour l’obtention des subventions.
La source des gaz reste à identifier
"Nous faisons maintenant la lecture de COV en continu pour déterminer les concentrations à l’entrée et à la sortie", indique M. Beaudry, spécifiant qu’une alerte en temps réel est déclenchée en cas d’anomalie.
Consciente des coûts rattachés à ces traitements (4000 $ aux deux mois pour le remplacement du charbon), la Ville compte identifier plus précisément ce qui cause ces gaz. "Ils sont probablement attribuables à des procédés industriels particuliers, mais il faudra vérifier", conclut M. Beaudry.
Saviez-vous que… Les eaux usées générées par l’ensemble des industries du parc industriel représentent environ 30 % du débit total en eaux usées drummondvilloises.