DRUMMONDVILLE. Victime du tapage nocturne depuis l’implantation du bar Le Quarante onze au coin de la rue Holmes, la citoyenne Linda Racine est sans connaissance de voir encore autant de jeunes prendre le volant au terme de leurs beuveries.
Elle-même mère d’une fille de 22 ans, elle est consciente que tous les jeunes n’adoptent pas ce genre de comportement. Elle sait aussi que la jeunesse sert à se découvrir, à vivre des expériences.
Toutefois, elle n’accepte pas de voir, à la sortie des bars, autant de jeunes prendre le volant même s’ils sont ivres-morts. "Nous ne sommes plus à l’époque où les gens circulaient en voiture avec une bière entre les deux jambes", laisse tomber cette dame, dont le balcon est toujours orné de sa singulière pancarte.
Interpelant le coroner Yvon Garneau sur le sujet, elle n’en revient pas que les clients du bar n’allument pas sur le danger réel qui les guette. "Il y a quatre jeunes qui sont morts en 2010. C’est touchant ce qui est arrivé. Et c’est ici à Drummondville que ça s’est produit. Ça fait partie des choses à proscrire", plaide-t-elle.
Elle déplore également la sollicitation que font les propriétaires du bar sur les réseaux sociaux en faisant la promotion de leurs "partys" et des rabais sur la vente d’alcool.
Ils continuent d’être aux aguets
Au dernier party de la fête nationale organisé au Quarante onze, un groupe de résidents s’était réuni pour faire de la vigie. "Une démonstration pacifique, dans le calme", indique Mme Racine. Ils avaient barré des entrées de cour avec un ruban rouge. Ils étaient équipés pour surprendre, avec un éclairage spécial, ceux qui viendraient uriner sur leur terrain.
"On ne veut plus vivre ça. Et pour nos jeunes, ça n’a pas de bon sens. Dans quel monde vivons-nous?", questionne cette mère de famille.
Comme jamais auparavant, la Sûreté du Québec a offert une excellente collaboration, avec une présence marquée, à un point tel que la fête, ce soir-là, n’a pas trop levé…
De légers débordements sont survenus, surtout à la fermeture du bar. Sans plus. Durant le reste de la nuit, les résidents ont dormi sur leurs oreilles.
Il faut dire que le 4 juin dernier, ils étaient une vingtaine à s’être présentés à une rencontre avec la conseillère municipale du quartier, Catherine Lassonde, des représentants de la Sûreté du Québec et les propriétaires du bar. Une trentaine de signatures venant d’autres citoyens de la rue Holmes témoignaient de l’inconfort généralisé. "Pour un bout de rue comme le nôtre, c’est significatif", souligne Mme Racine.
Ils ne veulent pas de terrasse
Cette porte-parole remercie les élus d’avoir modifié rapidement la règlementation des stationnements, en faveur des résidents, même si cela pénalise l’école de conduite voisine qui a toujours entretenu de bons rapports. Un gendarme rappelant la présence d’enfants a été installé à l’entrée de la rue, invitant les automobilistes à la prudence. Cependant, les résidents craignent toujours que la Ville autorise l’implantation de la terrasse, qui risque de générer beaucoup de bruit. Quant aux allégations voulant que la bâtisse n’ait pas le niveau d’insonorisation requis pour accueillir un tel commerce, elles semblent pour l’instant rester lettre morte. Selon Mme Racine, la Ville est capable d’intervenir avec détermination pour ramener la quiétude. Elle l’a démontré dans le passé avec toute l’énergie investie en tentant de contrer les bars de danseuses nues et l’implantation du club échangiste à Drummondville. Si les événements impliquant les clients du Quarante onze ont créé une solidarité dans le voisinage, la dame "à la pancarte" aurait désormais envie de parler d’autre chose que de beuveries…