COMMISSION SCOLAIRE DES CHENES Loin de se satisfaire de la position affichée par la Commission scolaire des Chênes (CSDC) dans le dossier de l’école Duvernay, Autisme Centre-du-Québec (ACQ), par l’entremise de sa coordonnatrice, Marie-Ève Lavoie, en remet en dénonçant en plus, selon les termes employés, d’autres "situations questionnantes" (sic) ou des "pratiques inadmissibles" vécues par les élèves en classe d’adaptation scolaire.
On se rappellera qu’à la suite d’une sortie médiatique d’ACQ pour dénoncer le recours à une conséquence consistant à envoyer un élève fautif dans une classe d’adaptation scolaire pour se livrer à une réflexion, les deux parties s’étaient finalement rencontrées pour échanger sur le bien-fondé ou non d’agir ainsi.
Autisme Centre-du-Québec avait même formulé six recommandations à la CSDC allant dans le sens de l’abandon immédiat de cette pratique et d’une facilitation de la formule des plaintes pour les parents insatisfaits, sauf qu’il y a tout lieu de croire que Mme Lavoie et son groupe sont demeurés sur leur appétit.
Selon la coordonnatrice d’Autisme Centre-du-Québec, tout ce que la Commission scolaire a voulu faire par cette rencontre, c’est de calmer le jeu.
«Notre objectif n’est pas de calmer les ardeurs mais de s’assurer de défendre les droits des élèves ayant un diagnostic d’autisme et, par la bande, ceux de tous les élèves fréquentant les classes d’adaptation», met en opposition Mme Lavoie dans un communiqué de presse très sévère, voire accusateur, à l’endroit de la CSDC.
La coordonnatrice d’ACQ affirme, par exemple, que la Commission scolaire des Chênes fait preuve de rigidité et de fermeture d’esprit en refusant catégoriquement de rencontrer un groupe d’une dizaine de parents d’enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), lesquels s’opposent à la pratique d’envoyer des élèves en réflexion dans la classe de leur enfant.
«De plus, l’ensemble de ces parents ont vécu des situations "questionnantes" ou ont été témoins de pratiques inadmissible de la part de certains membres du personnel de l’école Duvernay», avance même Marie-Ève Lavoie.
Celle-ci mentionne en exemple le fait de crier après les enfants en guise d’intervention ou de traîner par le bras.
Elle fait également état de l’existence d’un plan d’intervention irrégulier ou même du refus de rencontrer un parent pour lui permettre de mieux comprendre les raisons de l’expulsion de son enfant.
«Alors que la Commission scolaire tente de minimiser les faits en parlant de pratiques isolés, ces parents se regroupent et souhaitent faire changer les choses. Porter plainte est un «outil» pour se faire entendre, pour faire respecter les droits et pour faire part de nos insatisfactions. Une plainte permet aux organisations de prendre conscience des situations problématiques, de repenser et de corriger des façons de faire, afin d’améliorer la qualité de leurs services», énonce, entre autres, la coordonnatrice d’ACQ en réitérant la volonté de l’organisme d’accompagner les parents qui désirent porter plainte.
Lettre aux parents
Marie-Ève Lavoie, tout en déplorant que la CSDC ne prenne pas le temps d’écouter les parents désirant porter plainte, s’insurge contre le fait que l’organisme scolaire en ait trouvé cependant pour rédiger une lettre destinée aux parents de Duvernay.
«Dans cette lettre visant à rassurer les parents, on vante la compétence et on réitère la confiance à l’endroit du personnel de l’école. À cela s’ajoute des propos diffamatoires et dégradant à l’endroit d’Autisme Centre-du-Québec basés sur une citation hors contexte. Alors que certains parents reprochaient la condescendance et le mépris de certains membres du personnel de l’école Duvernay, maintenant, c’est collectivement que nous goûtons à cette condescendance», affirme Mme Lavoie.
Selon cette dernière, cette lettre de la CSDC n’est aucunement rassurante pour les parents car, au contraire, elle sonne un signal d’alarme, rabaisse et humilie ceux qui osent dénoncer.
«Qu’en sera-t-il de vous, parents, lorsque vous vous retrouverez seuls face à cette grande organisation et que vous vivrez des insatisfactions ou des traitements injustes ? Serez-vous bien entendus et accueillis ou subirez-vous les propos remplis de haine venant de la part de ceux qui éduquent vos enfants ?», questionne celle qui dit parler au nom d’un organisme communautaire regroupant 300 parents, proches et amis de personnes ayant un diagnostic de TSA.
Mme Lavoie va encore plus loin lorsqu’elle dit que la Commission scolaire des Chênes ne se préoccupe aucunement du bien-être des élèves ayant des besoins particuliers et encore moins de leurs parents. «Ils ne reconnaissent même pas le fait qu’un contexte punitif n’est pas une bonne occasion de faire de l’inclusion sociale. De plus, le fait que certains élèves dînent dans un local particulier est justifié par le fait qu’ils ont besoin d’un environnement et d’un encadrement particulier durant cette période. Il serait logique de respecter cela en choisissant un autre lieu pour les élèves en "réflexion"», plaide encore la coordonnatrice d’Autisme Centre-du-Québec pour en revenir au dossier qui a mis l’huile sur le feu.