DRUMMONDVILLE – En plus de connaître une seconde vie, l’âme de l’ancienne église Saint-Simon fait le tour du monde.
Le groupe international Your Favorite Enemies en a fait sa maison et son studio et des chansons qui se retrouvent sur leur dernier album y ont pris vie.
Depuis 2009, ils vivent et travaillent dans cet ancien lieu de culte, et ce, lorsqu’ils ne sont pas sur la scène d’une contrée lointaine.
Pour la première fois en cinq ans, le groupe a ouvert les portes du quartier général aux médias. En y mettant les pieds, l’odeur et la tranquillité caractérisant les églises y sont toujours bien présents. Le groupe tenait d’ailleurs à ce que l’essence du lieu demeure. En plein après-midi, lors de la visite de L’Express, c’est le calme plat. On a tendance à y parler tout bas, pour éviter d’enterrer ce silence de recueillement.
Les membres du groupe avaient dit à la fabrique qu’ils prendraient soin de l’église. Ce qu’ils ont fait. Les bancs ont été conservés et regroupés au même endroit dans l’aire ouverte. Les confessionnaux, qui ont gardé leur cachet visuel, servent de rangement.
Lorsqu’ils ont acquis le bâtiment, ces oiseaux voyageurs ont passé une année à s’installer confortablement et à en faire leur nid. Ils ont aménagé une cuisinette et des salles de séjour au sous-sol, dont une remplie de vinyles. Au plancher principal, différentes sections ont été adaptées à leurs besoins musicaux, dont un studio d’enregistrement pour leur propre émission «Bla Bla Bla!», un autre pour le contrôle du son et, au centre de l’aire ouverte, un endroit où le groupe se réunit pour jouer. Un rail servant à la captation vidéo ceinture le lieu de rassemblement ouvert. Le batteur a aussi son coin bien à lui pour faire aller ses baguettes.
Les membres de la formation musicale vouent un grand respect aux gens de leur quartier. Dès leur arrivée, ils souhaitaient que le changement de mains se fasse progressivement et tenaient à ce que les gens puissent vivre leur deuil.
«Au début, ce n’était pas barré et il nous arrivait de se réveiller le matin et de voir des gens sur le stage», raconte Jeff, guitariste, en mentionnant que ces visiteurs ignoraient que la vocation du bâtiment avait changé.
«On ne voulait pas arriver en rock star et déraciner le quartier», ajoute-t-il, en confiant qu’ils ont vécu un malaise lorsqu’ils ont dû, pour respecter le contrat de vente, retirer la croix du toit. Une opération qui n’est pas passée inaperçue dans le voisinage, se remémore-t-il.
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