BAR. L’implantation du bar Le Quarante onze au 400, rue Heriot ne fait pas que des heureux. Le voisinage n’en peut plus des clients qui laissent des traces indésirables de leur passage dans leur cour, comme en témoigne une affiche bien en vue sur le balcon d’une locataire de la rue Holmes.
Au grand désespoir des habitants de cette rue, la liste des comportements irritants est longue : des clients du bar vomissent, urinent, jettent des canettes ou bouteilles de bière, téléphonent ou s’engueulent aux petites heures de la nuit sur le terrain des locataires de la rue Holmes.
Le problème vient notamment du fait que l’espace de stationnement du Quarante onze est restreint. Les clients sont donc nombreux à garer leur véhicule sur cette rue résidentielle, qui est un cul-de-sac. "Ça oblige les gens à se servir des entrées privées pour se virer de bord", expose Charles Vanasse.
Une autre résidente, Gaby Bourgeois, a également dû leur rappeler que la rue n’est pas une piste de course.
De plus, les locataires subissent un va-et-vient fréquent et bruyant de jeunes qui se regroupent dans les voitures pour boire ou fumer. Du tapage nocturne indésirable.
Il y a des limites
Les gens interrogés par L’Express sont conscients qu’ils habitent une zone commerciale. "C’est normal qu’il y ait du bruit, mais on a aussi nos limites", exprime calmement Carolann Paradis.
Elle raconte comment sa voisine a dû nettoyer des excréments collés sur le mur extérieur de son immeuble ou encore répondre à un jeune ensanglanté qui a cogné à sa porte, après une bagarre.
À une reprise, il est même arrivé au résident Yves Allard, de tempérament fort conciliant, d’appeler la police pour se plaindre de la musique fringante qui animait la terrasse durant la nuit.
Ce n’est pas le bar qui est visé
Néanmoins, Mme Paradis insiste : "Nous ne sommes pas contre le bar". Le copropriétaire du Quarante onze, Charles Page, a été interpelé par les citoyens au début du mois de mai. Celui-ci a tendu l’oreille aux doléances des locataires qui sont reconnaissant des démarches qu’il a entreprises pour tenter de contrer la problématique. Ils le croient de bonne foi. Entres autres, l’homme d’affaires a diminué le son de la musique et embauché des gardiens de sécurité pour surveiller le site extérieur, mais en vain. Au dire des locataires, lui-même aurait été témoin de situations qui le dépassaient carrément.
Le party qui soulignait la fin de session d’étude collégiale a particulièrement donné lieu à des scènes de cirque. Des jeunes dansaient sur le toit d’un commerce voisin, rapporte M. Vanasse.
"Il y a eu des arrestations, une ambulance. Une perte de contrôle, quoi!", communique une mère de famille.
Un agent de la Sûreté du Québec est saisi de la problématique. La consigne est vigueur est de recourir aux services policiers chaque fois que le besoin se fait sentir.
L’octroi du permis remis en question
"Tout le monde se demande pourquoi la Ville a donné un permis à ce commerce", soulève M. Vanasse. Les recherches d’une citoyenne révèleraient que le bâtiment qui abrite le bar n’aurait pas l’isolation pour accueillir une telle activité sonore.
Une rencontre convoquée par M. Page aura lieu ce mercredi à 18 h, à laquelle participeront notamment la conseillère municipale Catherine Lassonde et un représentant de la SQ.
Parmi les solutions envisagées, des citoyens souhaitent que les visiteurs soient dirigés vers le grand stationnement du billard Heriot et qu’il leur soit interdit de garer leur voiture le long de la rue Holmes. En outre, l’espace consacré au stationnement pourrait être maximisé par un marquage au sol.