RETOUR AUX SOURCES. Il y a presque 50 ans, en 1965 pour être plus précis, le jeune Drummondvillois Arcade Latour, alors âgé de 15 ans, a accès à la mezzanine de la Caisse populaire Saint-Frédéric pour y présenter sa toute première exposition à vie qui retient déjà l’attention pour la matière qu’il utilise, l’encre d’imprimerie.
Maintenant bien installé à Rawdon, après avoir fait voyager ses spatules et ses encres à travers divers coins du Québec et surtout après s’être bâti une réputation qui dépasse les frontières, l’artiste est de retour dans sa ville d’origine, le temps d’une exposition qui, il y a fort à parier, en étonnera plusieurs par sa maturité et ses couleurs.
C’est chez une amie qui lui est chère, Solange Lebel, à la galerie d’art qui porte son nom, que M. Latour effectue ce retour tant attendu pour y déballer ses œuvres les plus récentes.
Même si l’artiste a déjà pris part à des événements d’envergure internationale, comme en 2012, alors que ses œuvres ont été sélectionnées pour la manifestation «Art Takes Times Square», manifestation artistique hautement médiatisée sur Internet et dans les médias sociaux, Arcade Latour avoue que cette exposition, dans la ville où tout a commencé pour lui, revêt un caractère très particulier.
Un art exclusif
C’est en faisant la découverte de restants d’encre d’imprimerie dans les poubelles de l’ancien atelier du défunt journal La Parole, rue Heriot, au moment qu’il n’est qu’un gamin, que celui qui a un attachement inné pour les arts tombe littéralement en amour avec cette matière à la texture épaisse et malléable.
Au fil des ans, après des périodes de production parfois discontinues, Arcade Latour perfectionne à coups de spatule son art dont il est maintenant l’un des rares à en maîtriser tous les secrets ou presque.
Celui-ci confie sans prétention qu’à part un vieux collègue artiste qui, contrairement à lui, se consacre à l’art figuratif, ils sont encore peu nombreux au Québec à avoir amené cette technique à ce niveau.
Mais que l’on ne se méprenne pas, en dépit de ses habiletés et connaissances, Arcade Latour avoue que son art n’est pas de tout repos pour autant, qu’il est très prenant au plan physique et qu’il comporte des exigences comme, par exemple, le fait que cela peut prendre parfois de deux à huit mois à un tableau pour bien sécher, donc pour le mettre en exposition.
Incidemment, l’Agora Gallery de New York, en commentant le travail de l’artiste, a bien saisi ce qui en est: «Une énergie envoûtante se dégage des œuvres incandescentes de l’artiste québécois Arcade Latour, une vitalité et un rythme qui découlent de ses créations…comme si l’artiste cherchait à donner une structure aux formes qui émergent de son inspiration.»
Solange Lebel, quant à elle, apporte un élément additionnel aux œuvres de son ami qui n’échappera pas aux visiteurs, lorsqu’elle commente le retour de celui qui a fait davantage parler de lui ces derniers jours à son titre de concepteur de la papamobile.
«Cette fois, c’est comme artiste peintre qu’il revient en force et avec grande fierté dans «sa» ville pour nous présenter ses dernières créations où l’encre s’habille non plus de mots, mais de couleurs vibrantes sur toile et canevas», clame la propriétaire de la galerie en se disant comblée de cette marque d’affection du maître.
Les œuvres d’Arcade Latour prendront place à la Galerie d’art Solange Lebel, au 57, rue Gall, tout au cours du mois de juin.
Le vernissage aura lieu ce dimanche 1er juin, dès 13h, en présence de l’artiste, bien sûr, et un appel (819 477-8848) pour confirmer sa présence serait très apprécié de la propriétaire de la galerie pour quiconque souhaite s’y rendre.
Pour conclure, on peut résumer le parcours impressionnant d’Arcade Latour en disant qu’il a quitté Drummondville en laissant un prénom difficile à oublier et qu’il nous revient cette fois avec un nom qui fait le bonheur des collectionneurs.