TOURISME ÉCONOMIQUE.La collection de Roger Demers est-elle une supercherie ou un garage d’Ali Baba? Voilà la question que posait La Presse Plus, lundi, à la suite de la divulgation des résultats de son enquête troublante, révélant que plusieurs affirmations du propriétaire à propos de ces voitures anciennes seraient carrément fausses. Dans les circonstances, la Ville de Drummondville reste prudente.
Visant à susciter l’investissement des municipalités prêtes à ériger un musée de l’automobile pour ses voitures anciennes, Roger Demers a beaucoup fait parler de lui récemment, et de sa prestigieuse collection qui, selon ses dires, est l’une des plus belles au monde. Cette affirmation, comme tant d’autres, serait très exagérée, selon l’enquête présentée par La Presse +. La valeur, la provenance et l’identité des anciens propriétaires de certaines voitures, tels qu’Elton John et Michael Jackson, seraient inexactes. "Et au moins quatre joyaux de sa collection sont des copies", écrit notamment le journaliste Denis Arcand, de La Presse.
Qu’en pense Drummondville?
S’étant déjà dit intéressé à accueillir cette collection, le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, ne remet pas systématiquement en cause ce projet, manquant d’information sur l’enquête et sur la version de Roger Demers.
Pour lui, ce qui importe d’abord, c’est de valider la valeur économique du projet. La SDED mène actuellement une étude, dont les résultats sur le potentiel de viabilité ne sont pas encore connus.
M. Cusson admet que ce dossier avance tranquillement. À vrai dire, il est au beau fixe depuis le déclenchement de la dernière campagne électorale. "On a toujours voulu être prudent. On va continuer de l’être", plaide-t-il.
Chose certaine, il n’a jamais été question d’acheter la collection. Le premier magistrat le répète : il veut avant tout évaluer les retombées économiques possibles et valider l’intérêt de la population. Plusieurs scénarios, dont celui voulant que le projet soit strictement financé par le privé, sont sur la table à dessin. "Depuis le début, on étudie toutes les options possibles. Je ne suis pas arrivé à la mairie de Drummondville avec le rêve d’avoir un musée de l’auto. Je suis arrivé avec le rêve d’aller un peu plus loin et développer le milieu. Si ça (musée), c’est un moyen de le faire sans utiliser l’argent des contribuables, on va le faire", communique le premier magistrat.
Pas une course contre la montre
En dépit du fait que Shawinigan, Sherbrooke, Thetford Mines et Victoriaville étaient jusqu’à tout récemment intéressées, rien n’impose une course contre la montre. "Si elles sont prêtes à dérouler le tapis rouge et à investir énormément d’argent, c’est tant mieux", lance le maire Cusson.
Et si jamais le musée voyait le jour à Drummondville, des certificats d’authenticité assureraient l’exactitude des informations véhiculées sur la collection. "Il reste que ce sont de très belles voitures. Si on va de l’avant, on ne fera pas de frime. Si ces voitures-là n’ont appartenu à personne, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’intérêt, mais on ne mentira pas aux gens", conclut-il.