Pour la première fois, la ville de Drummondville sera représentée à l’Assemblée nationale par deux députés de même allégeance politique.
Sébastien Schneeberger, dans Drummond-Bois-Francs, et André Lamontagne, dans Johnson, tous deux élus sous la bannière de la Coalition avenir Québec, ne seront séparés que par le boulevard Saint-Joseph dans leur représentation politique pour les quatre prochaines années… dans la deuxième opposition.
Le député sortant Schneeberger a été le premier a savourer la victoire après avoir récolté 40 % des voix (résultats non-officiels) pour une majorité de 4682 votes. Le péquiste Daniel Lebel a recueilli 8681 voix (26 %) alors que la libérale Isabelle Chabot a reçu l’appui de 8347 électeurs (25 %).
Mais la vraie surprise est venue du comté voisin, dans Johnson, où André Lamontagne (36 %) a fait mordre la poussière au ministre sortant Yves-François Blanchet (31 %), l’emportant avec une avance de 1956 voix. Brigitte Mercier, du PLQ, a récolté 23 % des suffrages.
«On avait un vent de face au début de la campagne. Yves-François Blanchet était un ministre sortant avec une très bonne organisation. Je me suis rendu dans toutes les municipalités de la circonscription de Johnson, et plutôt deux fois qu’une. Je suis fier de ma victoire et de la confiance que les citoyens m’ont accordée», a déclaré M. Lamontagne.
«Si je suis venu, ce n’était pas pour perdre. J’aime les défis. Mais j’étais réaliste. J’ai rencontré des gens et je voyais que j’étais bien accueilli. Nous n’avons jamais reçu un mauvais commentaire. Je m’attendais à ce que ça soit plus serré. Je ne sais trop ce qui a fait pencher la balance mais j’ai senti, après le deuxième débat au national, que quelque chose avait changé. Je vois que la CAQ a recueilli 23 % des voix à la grandeur du Québec, comparativement à 25 % pour le PQ, c’est donc dire que plusieurs Québécois réalisent qu’on ne peut plus continuer comme ça. Définitivement, on est là», a ajouté le vainqueur qui était accompagné de sa famille au restaurant Boston Pizza.
De son côté, Sébastien Schneeberger se réjouissait de pouvoir enfin être en place pour quatre ans. «Les deux fois que j’ai été élu, c’était dans des gouvernements minoritaires qui n’ont duré que 21 et 20 mois respectivement. Je tiens à féliciter les autres candidats qui ont mené une campagne correcte, contrairement au national. La différence, à mon avis, s’est jouée sur le terrain. J’ai parcouru 50 000 kilomètres l’an dernier. J’ai senti dans les 10 derniers jours que nous avions un vent favorable. Ce fut néanmoins difficile et je n’ai pas toujours été calme, je ressemblais parfois à une boule feu, merci à ma conjointe Anne-Marie d’avoir réussi à me calmer», a indiqué M. Schneeberger.
Les deux caquistes n’auront toutefois pas la vie facile au parlement où leur parti formera la deuxième opposition, derrière le Parti québécois qui retourne dans l’opposition officielle.
La double victoire ne pouvait que placer un grand sourire sur le visage de Jean-Paul Désilets, l’organisateur régional de la Coalition avenir Québec, le véritable architecte des deux réussites, surtout celle d’André Lamontagne.
«Quand mon ami Jacques Morand m’a demandé de lui donner un coup de main pour mettre sur pied une organisation dans la région, j’ai accepté en lui disant de me présenter le candidat dans Johnson. Je connaissais déjà Sébastien (Schneeberger), mais je voulais savoir qui s’en venait dans Johnson. André (Lamontagne) m’a été présenté le lendemain matin et il m’a confirmé qu’il n’avait jamais fait de politique. Il m’a raconté qu’il avait proposé son aide à François Legault qui, à sa grande surprise, lui a proposé de poser sa candidature dans l’un des cinq comtés difficiles. Après avoir fait un tour d’hélicoptère, André a choisi Johnson, un comté plein de PME. J’ai vu qu’il était décidé. J’ai réuni une vingtaine de personnes et, bien que nos moyens étaient inférieurs, l’organisation a été lancée. André et Sébastien ont mené une campagne positive, ils n’ont dénigré personne et ont été proches du peuple. Pour le reste, je constate que la majorité des Québécois ne veulent pas entendre parler d’indépendance. À la place du PQ, je placerais « l’article un » plus loin dans les priorités», a commenté M. Désilets, un ancien organisateur du PQ et du Parti conservateur du Canada.