Désireux de mettre un peu de couleur dans le chœur de l’église Saint-Joseph et de rendre hommage à la fois à Joseph, père de Jésus, l’abbé Luc Lafond a renoué avec l’art du vitrail en concevant et réalisant deux pièces géantes qui ornent depuis le 17 mars dernier le retable du maître-autel.
Chacun des vitraux mesure seize pieds de haut et fait deux pieds de large, un travail colossal pour un artiste qui a mis pratiquement toutes ses heures de loisirs à la réalisation de cet ambitieux défi.
Ayant suivi des cours du soir pour se familiariser à cette technique durant ses études universitaires, ce n’est que plus de 25 ans plus tard environ que le prêtre a renoué petit à petit avec l’art du vitrail.
Il a commencé avec de plus petites pièces dont l’une enjolive la fenêtre de son bureau, ce qui a amené certains de ses collègues à lui suggérer de s’attaquer à un plus gros défi.
Comme il a servi durant une dizaine d’années, en deux épisodes, à Saint-Joseph, celui qui agit actuellement comme collaborateur à la paroisse Saint-François-d’Assise s’est souvenu des deux «fausses fenêtres» du maître-autel comme un lieu propice pour accueillir les vitraux en dépit de leur caractère opaque.
Restait à trouver un thème, et le prêtre-artiste s’est arrêté sur celui des colombes, et cela, en lien avec le saint de la place.
Comme l’explique d’ailleurs son confère, Pierre Rivard, curé de la paroisse Bon-Pasteur, le thème vient de l’Évangile de saint Luc 2, 22-24 où les parents de Jésus, Marie et Joseph donc, vont au Temple pour offrir un sacrifice selon la Loi de Moise.
«Comme les parents de Jésus étaient pauvres, ils ont offert deux jeunes colombes. Elles symbolisent la pureté et l’humilité de la sainte famille, bien représentative de la population du quartier qui a érigé cette église à coup de 25 cents en 1942!», a fait part le curé Rivard qui ne cache pas son admiration devant tous les talents de l’abbé Lafond, dont ceux d’artiste en l’occurrence.
M. Lafond précise que l’on retrouve 26 colombes, lesquelles donnent l’impression de s’envoler avec les prières des paroissiens et des visiteurs qui peuvent en découvrir tous les effets, selon que les lumières de l’église soient allumées ou non.
Luc Lafond se dit très touché, surpris presque, par les nombreux commentaires très positifs qu’il a reçus depuis l’inauguration des deux vitraux faite à l’occasion du triduum pour la fête de saint Joseph qui a lieu à chaque année à cet endroit.
En conclusion, MM Lafond et Rivard tiennent à dire que ce beau projet a pu être réalisé grâce à la générosité de la Fondation Yves Houle qui en assumé les coûts.
Quant à Luc Lafond, il n’a pas rangé pour autant ses outils.
Celui-ci se consacre actuellement à un autre projet, …celui de créer un vitrail pour cacher un panneau électrique du presbytère où il habite…comme quoi il n’a rien perdu de sa modestie coutumière.