En tentant de relancer l’Amphithéâtre Saint-François, le conseil municipal aurait souhaité attirer, en 2013, 6300 visiteurs pour ses neuf représentations. Leurs espérances ont été comblées de moitié, ayant attiré 3032 personnes. Avec des dépenses totalisant 419 788$, la Ville a donc payé 138 $ par spectateur s’étant présenté sur le site. Un bilan qui force les élus à revoir le budget à la baisse.
"Franchement, il faut poser des gestes responsables", lance d’entrée de jeu Annick Bellavance, conseillère municipale. Celle-ci ne met pas en cause la grande qualité des représentations offertes. "On a voulu offrir une programmation diversifiée, intéressante. Quand on parle de production, c’est toujours pas mal de sous. On a eu beaucoup d’espoir. Il y a eu de la promotion, beaucoup d’effort, mais malheureusement, 3032 citoyens au total se sont présentés aux neuf jours d’activités", dresse-t-elle comme bilan.
Cette élue fait valoir qu’un montant de 121 169 $ (sur 419 788 $) couvrait des frais fixes qui servaient à la mise à niveau des installations, abandonnées depuis deux ou trois ans. "On n’avait pas le choix. Ce sont nos infrastructures. Il faut quand même les maintenir", statue cette dernière.
Même en soustrayant ce montant, la Ville a défrayé 98 $ pour chaque spectateur. "À la lumière de ça, le conseil se questionne", laisse-t-elle tomber.
Les caprices de dame Nature
Les caprices de dame Nature sont notamment responsables de ce bilan décevant. Une soirée de représentations de la Fête des morts et une autre de Noël autour du monde ont été annulées à cause de la pluie ou du froid.
Fait surprenant : les cinémas plein air n’ont pas eu la cote. Les quatre soirées "Plein la vue!" ont attiré aussi peu que 500 personnes.
La directrice au service des arts, de la culture et de l’immigration de Drummondville, Danielle Dufresne, est consciente qu’il faut du temps pour relancer un tel site, doté d’un nouveau nom, en un si court laps de temps. Elle éprouve beaucoup de gratitude envers les nombreux partenaires qui ont mis l’épaule à la roue pour présenter cette belle programmation. Elle remercie également tous ceux qui se sont déplacés et les invite à revenir cette année, avec des amis, des voisins.
Une programmation 2014 sera présentée
Malgré tout, les élus drummondvillois acceptent de financer une deuxième programmation en 2014. Toutefois, les moyens financiers seront beaucoup plus limités. Mme Dufresne parle d’un budget d’environ 100 000 $. "On veut faire attention aux sous qu’on investit", spécifie Mme Bellavance, réaliste.
Rien n’est défini à l’heure actuelle, mais les responsables rencontrent différents partenaires. Toutes les possibilités sont évaluées. Mme Dufresne aimerait saisir l’occasion de mettre en valeur des artistes locaux. "On va être en mesure d’offrir quelque chose d’extrêmement intéressant pour la population", assure-t-elle.
Cette dernière regarde vers l’avant, confiante. Pour elle, la glace est maintenant cassée.
Mme Bellavance sait qu’il est plus difficile d’attirer des groupes organisés intéressés à assister à de tels spectacles, comme c’était le cas, par le passé, avec les personnes du troisième âge. Cette clientèle serait plus autonome. "Aujourd’hui, les gens sont plus impulsifs. Ils décident au jour le jour", illustre-t-elle.
Mme Dufresne rappelle que de remplir les estrades de l’Amphithéâtre, comptant 1200 sièges, constitue un immense défi.
Bilan de l’achalandage
-Il était une fois dans l’ouest : 900 personnes
-Plein la vue! (4 soirées de cinéma plein air) : 500 personnes
-La Fête des morts : 1100 personnes (une soirée annulée à cause de la pluie)
-Noël autour du monde : 532 personnes (une soirée annulée à cause du froid)