Rapport KPMG : la Fédération des producteurs de bovins prête à tourner la page

Rapport KPMG : la Fédération des producteurs de bovins prête à tourner la page

Le directeur général de la Fédération des producteurs de bovins du Québec, Jean-Philippe Deschênes-Gilbert, estime que le rapport d’enquête KPMG sur Levinoff-Colbex, rendu public la semaine dernière, vient clore l’épisode controversé concernant son acquisition et sa gestion de l’abattoir. Il répète qu’aucun geste illégal n’a été commis.

M. Deschênes-Gilbert insiste pour dire que le coût de cet achat n’était pas hors de prix, tel que décrié par les contestataires. Le rapport KPMG indique qu’à la date d’évaluation, soit le 1er janvier 2006, les 67 millions $ qu’a payés la Fédération pour devenir propriétaire correspond au haut de la fourchette établie pour la juste valeur marchande.

"Il appert qu’il y avait des divergences de points de vue entre les divers membres du comité interministériel, entre autres, sur la viabilité du projet, mais qu’il y avait un consensus à l’effet que c’était une transaction risquée et que le contexte économique devait être considéré pour fins d’analyse de la transaction proposée", peut-on lire dans le rapport ayant été largement caviardé.

Toutefois, à la lumière de cette enquête, aucun membre du comité n’a dit avoir subi de la pression d’un membre du gouvernement pour que la transaction soit recommandée.

La Fédération en tire une leçon

Quant à la reddition de compte, M. Deschênes-Gilbert en tire une leçon. Il admet que la Fédération aurait pu être plus rigoureuse dans le suivi de gestion. Les anciens propriétaires, dont les montants des salaires et les bonis reçus ont été caviardés, n’étaient pas habitués à rendre des comptes. Des manques à cet égard ont été identifiés.

Selon le rapport, ceux-ci se seraient quand même acquittés de leurs tâches en personnes raisonnables, diligentes, honnêtes et loyales.

Principalement, M. Deschênes-Gilbert fait valoir le grand nombre de facteurs derrière l’échec financier de Levinoff-Colbex. En tête de liste, figure le faible volume de bovins de réforme à abattre sous la barre des 4000 bêtes par semaine.

Les causes identifiées? Le non-respect du canal unique d’approvisionnement en bovins de réforme, la présence d’un réseau de mise en marché parallèle et la compétition subie par l’abattoir Levinoff-Colbex. De plus, les nouvelles mesures de l’Agence d’inspection des aliments du Canada relativement aux matières à risques spécifiées, le taux de change et le coût de main-d’œuvre font partie des obstacles rencontrés.

2014 : fin des cotisations spéciales

Conscient que des producteurs doivent toujours payer pour un abattoir qui est aujourd’hui fermé, le dg rappelle que les cotisations spéciales se termineront en 2014.

Il souligne que le jugement du 7 février dernier, où certains ont été exemptés de frais, ne concerne qu’une poignée de producteurs, impliquant un élément pointu du droit (cause pendante). D’ailleurs la Fédération n’exclut pas la possibilité d’en appeler de cette décision.

Enfin, la Fédération et le MAPAQ s’opposent à la diffusion du plan d’affaires et des états financier de Levinoff-Colbex, au cœur d’une demande d’accès à l’information relatif à un éventuel recours collectif, qui n’est pas encore intenté. Toutes les parties concernées auraient toujours traité ces éléments financiers stratégiques de façon confidentielle.

Il est possible de consulter le rapport complet au :

http://www.economie.gouv.qc.ca/fileadmin/contenu/publications/autres/levinoff-colbex.pdf

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