La prestigieuse collection de voitures de la famille Demers a fait l’objet d’une rencontre fructueuse ce midi, dans un restaurant du centre-ville, alors que le projet drummondvillois d’aménager un Musée de l’auto semble lentement mais sûrement écarter la concurrence.
Attablés dans un coin du restaurant Nambu, Roger Demers, le député-ministre Yves-François Blanchet, le maire Alexandre Cusson et le directeur général de la Société de développement économique de Drummondville (SDED), Martin Dupont, ont paru tenir le même langage, mais rien n’a officiellement transpiré de ce dîner d’affaires. Toutefois, les célèbres convives n’ont pas hésité à discuter avec le journaliste et le photographe de L’Express, qui, par un drôle de hasard, se trouvaient au même endroit, allant même jusqu’à se prêter au jeu de la photo avec Ghyslain Bergeron.
«C’est la première fois que je me déplace moi-même», a admis Roger Demers, donnant ainsi de l’importance à ce que lui proposent les autorités drummondvilloises depuis longtemps. Drummondville a été la première à nous faire une proposition et cela est important aux yeux de la famille», a indiqué M. Demers. La SDED a été la première à présenter un plan d’affaires pour accueillir la prestigieuse collection.
Il n’est pas inutile de rappeler ici que les quelque 500 voitures de collection de la famille Demers, de Thefford Mines, évaluées à près de deux milliards de dollars selon les chiffres qu’on entend, sont convoitées par d’autres villes du Québec et même d’ailleurs dans le monde. On dit même que Dubaï est sur les rangs.
La famille Demers est cependant sur le point de prendre une décision quant à la destination que prendront ses formidables automobiles afin d’être exposées sur une base permanente. La Ville de Drummondville et les élites du domaine récréotouristique ont déjà préparé un projet de Musée de l’auto, estimé à quelque 30 millions $, dans un bâtiment spécialement construit à cet effet sur un terrain situé le long de l’autoroute 20.
Les critères qui dicteront le choix final de la famille Demers vont au-delà des considérations monétaires.
«Il faudra que ça soit un projet rassembleur et c’est pour ça que l’accueil que je reçois ici a son importance», nous a confié M. Demers. «Des voitures, ça fait rêver bien sûr, mais, dans une perspective de développement économique, il faut aller plus loin que le rêve. Au niveau de l’entrepreneurship, nous les Québécois sommes derniers au Canada. C’est presque mal vu de se lancer en affaires. J’espère que les jeunes trouveront une motivation en voyant une telle collection et qu’ils se diront que si lui a réussi, moi aussi je peux».
Comme l’a fait remarquer le maire Cusson, Roger Demers ne cherche pas une profitabilité dans son projet d’exposer ses voitures, «il veut une visibilité et il veut que ça se réalise dans un esprit rassembleur. Nous nous parlons à tous les jours. Son projet avance et les concurrents ne sont pas petits. Mais je pense qu’on les élimine tranquillement. Parfois, M. Demers parle en disant NOS autos…»