Le directeur général de la SDED, Martin Dupont, réplique au Dauphin et au Best Western qui annulent leur projet d’agrandissement depuis l’annonce du nouvel hôtel Unique, connexe au Centre de foires.
Il se souvient des engagements pris jadis par le Dauphin d’offrir 75 nouvelles chambres et le Best Western Hôtel Universel d’en construire une centaine supplémentaire. Il se rappelle également que les propriétaires de l’époque ne sont plus les mêmes. En 2009, c’était Jean-Yves Milot, qui a transféré le Dauphin à ses filles, et Joey Thiffault, qui n’est plus dans la gestion du Best Western de son père, Jean-Louis.
Sa mémoire lui indique aussi que le Centre de foires ne contenait pas au départ d’hôtel sur le site. "Depuis 2009, de l’eau a coulé sous les ponts", fait-il remarquer.
En toute transparence
Or, les offres de promoteurs désirant ériger un hôtel sur le site n’ont pas tardé. Il a aussitôt offert aux sœurs Milot, qu’il a rencontrées à trois reprises, de construire un complexe à cet endroit. Devant leur refus, il les a prévenues qu’un autre hôtelier pourrait éventuellement se greffer au projet.
Cette offre, il ne l’a pas soumise au Best Western, sachant que son projet d’agrandissement n’était pas à l’aube de se concrétiser.
Et pour faire bonne foi de sa transparence, M. Dupont souligne que les deux hôteliers se sont même entretenus avec les promoteurs de l’hôtel Unique quand le dossier est devenu plus sérieux. "On a été correct avec les deux hôteliers", insiste le dg de la SDED. Selon lui, s’il y a un dossier qui a été exposé sur la place publique, c’est bien celui du Centre de foires. "C’est notre rôle de faire du développement économique", plaide ce dernier. S’il refusait de telles propositions venant d’entrepreneurs de l’extérieur, il n’accomplirait pas bien son travail.
Des événements réservés mais non signés
Quant aux demandes que le Dauphin et le Quality suite ont présentées à la Ville, en vain, afin d’augmenter le nombre d’étages, il ne peut se prononcer, relevant que le dossier commence à dater. L’hôtel Unique, lui, pourra compter neuf étages. "On ne fera quand même pas l’hôtel dans le sous-sol. C’est impossible! S’il n’y a pas d’étages, il n’y a pas d’hôtel. Et s’il n’y a pas d’hôtel sur le site, on peut perdre des foires parce que c’est ce que les organisateurs demandent", poursuit-il.
L’homme à la tête de la SDED s’offusque que les hôteliers prétendent manquer d’information. S’il ne peut annoncer publiquement les événements déjà réservés, c’est qu’ils n’ont pas encore été signés. Sous peu, un directeur des opérations du Centre de foires entrera en fonction et s’acquittera de ce mandat. En même temps, il aurait été imprudent de signer des ententes sans connaître l’évolution de la construction. "Tous les événements seront affichés sur le site Internet du Centre de foires", assure M. Dupont.
Aucun passe-droit
Avec l’arrivée de l’hôtel Unique, Drummondville comptera 750 chambres disponibles. Les promoteurs n’ont bénéficié d’aucun passe-droit, de préciser M. Dupont. Ils détiennent leurs propres espaces de stationnement, ils ont payé leur terrain 570 000 $ et ne reçoivent aucun congé fiscal.
"Je souhaite que la famille Milot fasse quand même son projet d’agrandissement parce que je pense que ça va être un plus pour toute la communauté d’affaires. Je souhaite aussi que M. Thiffault révise sa position, qu’il agrandisse son hôtel et qu’il rénove ses deux grandes salles de congrès", exprime M. Dupont.
Il reste convaincu que le Centre de foires haussera le taux d’occupation pour que tous soient "heureux et pleins", comme il dit, quand il y aura des foires.
Sur une base annuelle, le chef d’orchestre du développement économique drummondvillois évalue que le nombre de nuitées à Drummondville atteindra 25 000. "Je ne dis pas dès 2015, mais assez rapidement", croit-il.
Pour lui, ce projet sera favorable sur toute la ligne, faisant valoir que le Centre de foires génère 30 millions $ d’investissements et 20 nouveaux emplois. Pour sa part, l’implantation de l’hôtel Unique, au coût de 15 millions $, créera 60 emplois.
