Alors que la SDED leur avait demandé de s’engager publiquement à agrandir leurs installations parallèlement à l’implantation du centre de foires, les propriétaires du Dauphin mettent leur projet sur la glace. La construction du nouvel hôtel, greffé au site, risque d’annuler leurs plans.
Geneviève et Caroline Milot, qui possèdent le Dauphin et le Quality suites, étaient au fait que la SDED souhaitait un hôtel sur le site du centre de foires. On leur avait même offert de construire un complexe à cet endroit. Toutefois, elles préféraient agrandir le Dauphin, par l’arrière, en y ajoutant une cinquantaine de chambres. Un projet jugé plus réaliste. Le Best western hôtel universel s’était lui aussi engagé, à l’occasion d’une conférence de presse qui s’était tenue à la SDED en juillet 2009, à faire de même.
Voilà que le projet est compromis, du moins pour le Dauphin.
De nombreuses questions
Une chose est claire : les deux femmes d’affaires ne sont pas contre la saine compétition, mais elles tiennent à ce que les règles du jeu soient les mêmes pour tous.
Ces dernières aimeraient savoir pourquoi leurs demandes d’ajout d’étages pour leurs deux complexes, dont un sur le bord de l’autoroute 20, ont été refusées alors que le nouvel hôtel greffé au centre de foires pourra, lui, compter neuf étages. Elles considèrent également que le coût du projet, évalué à 15 millions $, est extrêmement conservateur, à moins que les promoteurs aient bénéficié d’avantages qu’elles ignorent.
Si elles voyaient d’un œil favorable l’arrivée du centre de foires, qui se présentaient comme un bon complément aux nombreux rendez-vous d’affaires de 500 personnes et moins qu’elles accueillent, Mmes Milot déplorent le manque d’information entourant ce projet, à savoir le genre d’événements et le type de visiteurs qu’il engendrera. "Dans les circonstances, pourquoi nous a-t-on demandé de nous engager?», questionnent celles qui figuraient comme des partenaires au centre de foires.
Un dur coup
"Notre objectif était de répondre au besoin et non de tuer le marché", laissent-elles tomber. À Drummondville, le taux d’occupation des chambres d’hôtel se situe bon an mal an à 60 %.
Cinq années auraient été nécessaires au marché pour absorber les 71 chambres du Quality Suites après sa construction, il y a 10 ans. Et l’hôtellerie ne connaît pas ses meilleures années au Québec. Selon les entrepreneures, plus de 200 établissements ont fermé depuis deux ans.
"Nous ne sommes pas les plus à plaindre. On est prêts à accueillir la compétition, mais ça va faire mal au marché", expriment-elles. Elles font valoir qu’elles ont investi 5 millions $ depuis huit ans pour moderniser le Dauphin. Plus de 500 000 $ viennent d’être injectés pour transformer la salle à déjeuner et ajouter une salle multifonctionnelle de 50 places au Quality Suite.
"Ça fait 50 ans que notre famille œuvre dans l’hôtellerie et nous le faisons avec beaucoup de plaisir", soulignent-elles.
Quant au Best western hôtel universel, sa réaction reste encore inconnue puisque les dirigeants n’ont pas retourné nos appels.