Les nouveaux membres du Collectif, Moratoire, Alternatives, Vigilance, Intervention (CMAVI) se sont réunis à Drummondville, samedi. Ses militants continuent de lutter en faveur d’un moratoire contre l’exploitation des gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, tout en prônant des solutions alternatives qu’offrent les énergies renouvelables.
Ce collectif mènera sa bataille parallèlement à celle du Regroupement Interrégional sur le Gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent (RIGSVSL). Le vote tenu à l’automne 2013 demandant que le moratoire contre les gaz de schiste s’étende à l’ensemble du Québec au lieu d’être limité à la vallée du Saint-Laurent en a déçu certains. Qui plus est, la liste des hydrocarbures sur lesquels le regroupement se penchait s’allongeait.
Devant ce constat, des militants ont décidé de fonder une nouvelle organisation pour revenir à la mission de base. L’ancien porte-parole du RIGSVSL, Serge Fortier, a repris ses fonctions, cette fois à la barre du CMAVI. "Nous terminons l’ouvrage que le RIGSVSL a commencé", clame-t-il. Des militants demeureront actifs dans les deux organisations.
"Ça fait trois ans qu’on demande ça. On a fait la preuve que les gens de la vallée du Saint-Laurent n’en veulent pas. On veut que ça se rende à terme", poursuit-il, en parlant du moratoire.
Le projet de loi 37
D’ailleurs, le CMAVI réalisera un plan d’action concret pour favoriser l’adoption du projet de loi 37 déposé par le Parti québécois cet automne. M. Fortier convient que ce projet de loi, intitulé "loi interdisant certaines activités destinées à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans le schiste", n’est pas parfait, mais son collectif est convaincu que les partis de l’opposition doivent écouter les citoyens. "On verra à l’améliorer au fil du temps", laisse-t-il tomber.
Un lobby vert
Ce collectif est également résolu à faire la promotion des énergies renouvelables. Entre autres, les militants recenseront les projets en énergies renouvelables en émergence au Québec.
Afin de véhiculer l’information sur le sujet, des activités telles que des conférences thématiques, des débats publics, des tables rondes ou visites guidées de projets novateurs et alternatifs au gaz de schiste seront organisées.
Cette démarche veut transformer le mouvement d’opposition en actions constructives pour les citoyens du Québec.
"Il n’y a pas de véritable lobby vert au Québec", constate M. Fortier, déterminé à offrir une solution de rechange aux multinationales des hydrocarbures.
Une rigueur qui impressionne
Samedi, des membres ont notamment partagé leurs regards critiques sur le travail du Comité de l’évaluation environnementale stratégique (ÉES) sur le gaz de schiste. Les présentations étaient couronnées d’applaudissements.
Une nouvelle membre, Lucie Girard, a souligné la grande rigueur des bénévoles impliqués. "Quelle magnifique expertise! Je suis impressionnée. Je me sens dans un regroupement solide", a-t-elle exprimé.
Une gestion plus souple
M. Fortier explique également que le nouveau collectif a un mode de gestion plus souple dans le sens où il regroupe des citoyens et non des comités locaux comme le RIGSVSL.
Le CMAVI est officiellement enregistré au Registre des entreprises du Québec depuis le début de 2014. Son nouveau logo évoque la fleur de lys et est composé de trois couleurs : le jaune-brun qui fait référence aux eaux de fracturation, le bleu qui rappelle l’espoir et le vert qui est associé aux énergies renouvelables. À noter que le site Web cmavi.org est accessible depuis samedi.