Après avoir découvert une importante concentration de radon dans sa demeure, Martin Lemmens, un résident de Durham-Sud, a approché, l’été dernier, le Comité de citoyens de cette municipalité pour faire part de son intention de sensibiliser la population par divers moyens. Depuis, des résidences ont fait l’objet de mesures d’atténuation ou de correction et 38 détecteurs ont été distribués.
«Cela fait environ dix ans que je m’intéresse au phénomène du radon. J’ai fait plusieurs recherches sur Internet afin d’être plus informé. Ça me préoccupait bien gros. C’est pour cette raison que j’ai approché Jean Falaise et le Comité de citoyens», raconte M. Lemmens.
«Nous avons approuvé le projet à 200 milles à l’heure. Nous avons alors rapidement rencontré les résidents en septembre et en octobre derniers en plus de procéder à l’analyse de six résidences, dont celle de M. Lemmens qui présentait une concentration de 626 becquerels par mètres cubes, soit trois fois plus que la norme canadienne de 200 becquerels.
Il est bon de préciser ici que le radon, un gaz naturellement présent dans l’environnement, est incolore, inodore et sans goût ne pouvant donc pas être détecté par l’humain. Le radon, à l’état gazeux, peut se déplacer librement à travers le sol, ce qui lui permet d’être libéré dans l’atmosphère ou de s’infiltrer dans les bâtiments. D’ailleurs, ce gaz peut s’introduire plus facilement par des fissures dans les murs de fondation et les planchers ou bien par des ouvertures autour des tuyaux dans une maison construite sur un substrat rocheux ou un sol contenant de l’uranium.
Rencontre et distribution
En octobre, le docteur Marco Desjardins, de l’Agence de santé publique du Centre-du-Québec, a procédé à une présentation très claire aux citoyens sur les dangers du radon dans les demeures, en mentionnant notamment qu’il est la deuxième cause de cancer du poumon, tout juste après la cigarette. Si la concentration de radon dans les pièces où l’on vit atteint ou dépasse 800 becquerels, la probabilité d’être atteint d’un cancer du poumon à long terme est de 30 % pour un fumeur et de 5 % pour un non-fumeur.
D’autre part, le 7 décembre, le Comité de citoyens a procédé à l’étape de la distribution et à l’installation de 38 détecteurs de radon dans autant de résidences. Pour un montant de 20 $, les propriétaires concernés connaîtront, au cours du mois de mars, la concentration de radon présente, période nécessaire pour que les résultats soient plus représentatifs.
«Normalement, il en coûte entre 40 $ et 50 $ pour se procurer un détecteur, mais puisque nous les avons commandés en lot, nous avons pu avoir un meilleur prix», souligne M. Lemmens, précisant que 18 détecteurs ont également été distribués dans la communauté de Sainte-Christine et dix supplémentaires ont été commandés pour suffire à la demande.
Pour en revenir aux six résidences qui ont été la cible de tests, trois d’entre elles présentaient une concentration plus élevée que la norme canadienne et, de ce nombre, une atteignait presque quatre fois cette norme. Les mesures entreprises ont porté fruit étant donné que dans les trois cas, la concentration actuelle est de moins de 40 becquerels.
Quant à M. Lemmens, la concentration de radon dans sa cave a passé de 626 à 35 becquerels, et ce, pour la modique somme de 50 $.
«J’ai installé moi-même un tuyau dans lequel j’ai mis un petit ventilateur qui permet d’expulser le radon à l’extérieur», explique-t-il, soutenant que les efforts dans cette municipalité se poursuivront au cours de l’année 2014.
Un vice caché?
Selon CAA-Québec, la présence de radon en concentration supérieure à 200 becquerels par mètre cube dans une résidence au moment de la vente peut constituer un vice caché s’il correspond aux quatre critères suivants : être non apparent; être grave; exister au moment de la vente et être inconnu de l’acheteur au moment de l’achat.
«La présence de radon en concentration supérieure à la norme canadienne dans une résidence est un vice qui devient caché dès qu’un vendeur qui en est informé choisit de ne pas le déclarer. La présence de radon devrait toujours être mentionnée lors de la vente d’un immeuble, et ce, même si des travaux d’atténuation ont été effectués depuis la conduite des tests. L’acheteur prudent et diligent pourra demander d’effectuer un test de radon avant d’acheter une résidence, mais ce test sera effectué à ses propres frais, au même titre qu’une inspection préachat», informe le site web de CAA-Québec.