Le développement de la production de chenilles en caoutchouc demeure le centre des priorités aux yeux d’André Todd et un élan extraordinaire serait donné d’ici peu si l’entreprise drummondvilloise voyait BAE Systems, pour qui elle sous-traite, obtenir un contrat de 2 milliards $ des Forces armées canadiennes.
Nommé directeur général de Soucy International en décembre 2012, André Todd, qui connait bien la culture de l’entreprise pour y travailler depuis 12 ans, voit sa patience être mise à rude épreuve ces temps-ci en attendant que soit rendue publique la décision de l’armée canadienne pour un appel d’offres d’un contrat de 2 milliards $ portant sur l’achat de 108 chars d’assaut, appelés véhicules de combat rapproché (VCR).
L’attribution de ce contrat, déjà retardée depuis deux ans, est supposée être annoncée au cours de l’automne 2013, selon le site web de Services gouvernementaux Canada.
La Suédoise BAE Systems Hägglunds AB, qui a déposé une soumission pour ce contrat, est partenaire avec Soucy en ce qui a trait à la fabrication des chenilles en caoutchouc de ses chars. Toutes les multinationales de l’industrie militaire ont intérêt à s’allier avec des fournisseurs canadiens, car Ottawa impose le critère des retombées industrielles et régionales dans le processus d’approvisionnement de la Défense nationale.
«C’est un gros contrat, c’est sûr», lance André Todd. «Soucy est le seul fabricant au monde, certifié, pour ce type de chenilles en caoutchouc et j’aime penser que cela nous donne un avantage. Obtenir ce contrat à titre de sous-traitant consoliderait notre position dans ce marché et aurait évidemment des effets bénéfiques sur l’emploi dans nos usines de Drummondville».
Le VCR, ce véhicule de combat d’infanterie, ne remplacera aucun modèle utilisé actuellement. Il viendra plutôt se greffer au parc de véhicules afin de combler l’écart existant entre les véhicules blindés légers, qui font de 5 à 20 tonnes, et les véhicules blindés lourds de plus de 45 tonnes. Le VCR devrait ainsi peser entre 25 et 45 tonnes. Les Forces canadiennes affirment avoir planifié l’achat de 108 VCR, avec la possibilité d’en commander 30 supplémentaires.
Et pour l’agriculture
L’utilisation des chenilles en caoutchouc s’étend aussi dans d’autres domaines comme celui de l’agriculture et Soucy International entend bien accélérer son développement et ses investissements.
«Avec un tracteur muni de chenilles au lieu des roues, les avantages sont évidents et les fermiers l’ont bien compris. Cela permet d’augmenter la traction, de transmettre plus de puissance et d’améliorer la compaction des sols. En termes agronomiques, le rendement est supérieur, sans compter une économie d’essence», de faire valoir M. Todd.
Selon lui, le défi de l’entreprise sera d’élargir ses marchés. «Nous avons connu une bonne année, nous avons été présents dans toutes les foires et nous demeurons compétitifs à tous les niveaux», a-t-il mentionné.
Et comme pour se donner les moyens de ses ambitions, Soucy International, après avoir investi dans la nouvelle usine de Belgen sur le boulevard Saint-Joseph, vient de faire construire un nouveau bâtiment, au 5450 rue Saint-Roch, qui abrite des bureaux administratifs et bientôt un studio de design, une salle de montre et des ateliers de développement de prototypes, incluant une équipe d’ingénierie.
C’est d’ailleurs dans ces installations qu’Éric Côté, président et chef d’exploitation, et son équipe s’affairent à poursuivre le travail et la vision de Gilles Soucy.