Après Hydro-Québec, voilà qu’une entreprise québécoise mise également sur Drummondville et ses caractéristiques favorables pour y établir un centre de données en vue d’y offrir des services de colocation de haute performance.
De fait, comme l’indique Patrick David, chef de direction de cette entreprise qui est en train de s’installer dans les anciens locaux de Disque Améric, rue Canadien, Colo-D se présente comme un centre de colocation neutre qui s’amène dans le Centre-du-Québec avec l’objectif de révolutionner l’offre de services de centres de données au Québec.
Il faut dire que cette jeune entreprise est prête à payer le prix de ses ambitions pour y arriver car, après avoir acquis l’usine de quelque 100 000 pieds carrés du comptable drummondvillois André Verrier, elle est en voie d’y investir 35 millions $ pour transformer le bâtiment et pour y acquérir le matériel sophistiqué que requiert un tel complexe.
Au dire de M. David, ce sont donc plus de 100 000 pieds carrés d’espace technique fournissant présentement 6 mégawatts de puissance électrique qui seront mis au bénéfice de la clientèle potentielle de l’entreprise dès février prochain.
Ce dernier espère que le centre soit déjà en mesure de fonctionner avec un minimum de 10% de sa capacité dès son ouverture.
Selon les prétentions de Patrick David, Colo-D a tous les attributs pour devenir le centre de colocation neutre de loin le plus important au Québec, ce qui pourrait être fait en quelques années cependant.
Des besoins criants
Lors d’une visite des installations, mercredi avant-midi, Patrick David a donc confirmé les bruits qui circulaient depuis quelque temps, dont par l’entremise de Radio-Canada, à l’effet que l’ancienne usine de Disque Améric allait bientôt reprendre vie dans un créneau fort prometteur, celui donc d’un centre de données.
Même s’il ne le crie pas sur tous les toits et qu’il hésite même à en parler, M. David avoue que l’annonce faite par Hydro-Québec de choisir Drummondville pour y établir son centre de traitement de données en raison de ses particularités, a fait pencher la balance dans la décision de Colo-D et du consortium de partenaires qui l’appuie financièrement dans cette aventure.
«Situé en plein cœur du Québec, entre Québec, Montréal, Sherbrooke et Trois-Rivières, Colo-D bénéficie d’une localisation stratégique de choix. En effet, Drummondville est située dans une zone sismique et climatique différente de celle de Montréal, et idéale pour un nouveau centre de données au Québec. Sa proximité des deux grandes agglomérations, la Vieille Capitale et la Métropole, nous donne l’opportunité d’offrir une plateforme permettant de déployer les applications cruciales de nos clients en mode synchrone (latence de moins de 2 millisecondes)», a fait part Patrick David.
Celui-ci plaide volontiers que son entreprise vient répondre à un besoin criant pour un nouveau centre de colocation au Québec, et plus précisément dans un rayon de 100 kilomètres de Montréal.
Selon ce dernier, il n’y a pas longtemps encore, on avait établi à 400 ou 500 kilomètres la distance à préserver pour les entreprises en quête d’un hébergement pour leurs données informatiques, alors que l’on constate aujourd’hui qu’il est préférable à plusieurs points de vue de les rapprocher moyennant certaines conditions.
Au dire du chef de la direction de Colo-D, de nombreuses entreprises québécoises sont présentement hébergées dans la grande région de Toronto et il espère bien les rapatrier graduellement à Drummondville pour leur faire profiter des avantages qu’il y voit.
«Au Québec, c’est 90 % de l’offre qui est située dans la région de Montréal. Colo-D donc vient satisfaire les besoins des entreprises à la recherche de plus de souplesse et de solutions évoluées de haute qualité pour l’hébergement de leurs serveurs à l’extérieur de Montréal ou de Québec et ce, pour des raisons évidentes associées notamment à la qualité de leur plan de relève», affirme Patrick David.
Comme il l’explique, ce centre de colocation neutre vient proposer un nouvel écosystème pour les entreprises à la recherche de solutions d’hébergement en colocation, pour les fournisseurs de services TI et de solutions infonuagiques (Cloud), pour les fournisseurs d’accès Internet et pour les opérateurs en télécommunication.
«Colo-D offre un environnement optimal, sur mesure pour ses clients, avec des infrastructures respectant les plus hautes normes de sécurité et de qualité pour l’hébergement de serveurs en colocation. Notre centre est clairement écoresponsable, grâce à une conception de refroidissement et de distribution électrique avancée lui conférant un coefficient d’efficacité énergétique exceptionnel», est fier de dire M. David en précisant que le complexe drummondvillois sera accrédité Tier III par Uptime Institute, l’Autorité mondiale en matière d’accréditation tant des entreprises de pointe de l’industrie que des professionnels en centres de traitement informatique.
Quelque 25 emplois
Affirmant que son entreprise est formée d’une équipe d’experts chevronnés possédant plus de 25 années d’expérience dans la conception, l’exploitation et la gestion de centres de données au Québec et dans le reste du Canada, Patrick David estime que Colo-D créera quelque 25 emplois qu’il entend puiser dans le milieu drummondvillois pour les combler.
Il s’agit dans la majorité des cas de postes de techniciens.
Quant aux noms des clients, la liste demeure confidentielle, mais selon les propos de M. David, ils peuvent venir de la petite entreprise comme de la grande, y compris des clients de l’État.
D’ailleurs, le complexe de Drummondville comprend de 20 à 25 salles de différentes superficies qui peuvent être réservées ou partagées selon les besoins de chacun.
Outre une capacité totale de 2500 cabinets, Colo-D offre également des espaces grillagés sur mesure et de salles corporatives dédiées, ainsi que des services d’interconnexions dans ses vastes espaces.
Pour bien illustrer que Colo-D a de grandes ambitions pour son centre de Drummondville, M. David nous a amené dans une immense salle qui n’a pas encore été aménagée et qui, selon lui, aurait toutes les caractéristiques pour accueillir un «joueur de classe mondiale».
Selon ce dernier, tout est possible, d’autant plus que le terrain du 2525, rue Canadien, permet des agrandissements, mais cela ne sera sûrement pas pour tout de suite.
Même si elle est en bordure de la vitrine industrielle, Colo-D se fera néanmoins très discrète dans son affichage, comme cela est généralement le cas pour ce type d’entreprise.