Jessica Ébacher – Éric Lefebvre, de Saint-Cyrille de Wendover, se retrouve une fois de plus dans l’eau chaude alors qu’il fait partie des suspects visés par l’opération Leurre.
La vaste opération policière a été orchestrée par le Service des enquêtes sur l’intégrité de l’État et visait à démanteler une organisation criminelle active dans la fraude fiscale. Cette organisation œuvrait dans le Centre-du-Québec, dans les régions de Montréal et de Québec, en Beauce et au Saguenay. Au total, 18 arrestations, principalement dans la région de Montréal, ainsi qu’une perquisition, aussi à Montréal, étaient prévues dans le cadre de cette opération.
Selon le gouvernement, l’enquête démontre que cette organisation aurait encaissé plus de 12 millions $ en revenus non déclarés et plus de 2 millions $ en taxes de vente perçues non remises. L’opération Leurre a mobilisé près de 60 policiers et découle d’une enquête réalisée en collaboration avec la Gendarmerie royale du Canada et Revenu Québec.
Toujours selon le gouvernement du Québec, l’enquête démontre que les individus arrêtés utilisaient des entreprises coquilles qui servaient uniquement à remettre en circulation des montants appréciables d’argent comptant et à éluder les revenus de l’état en ne déclarant pas les revenus et les taxes perçues.
«Le stratagème utilisé par les suspects consistait à se faire payer pour un bien et à demander à se faire émettre un chèque au nom d’une autre compagnie qui s’avérait, dans les faits, fictive (compagnie coquille). En retour, une fausse facture était émise. Par la suite, le représentant de la compagnie coquille encaissait le chèque dans un centre d’encaissement et se gardait un montant forfaitaire (les taxes, soit 15 %) pour remettre le reste à l’émetteur du chèque, qui disposait ensuite de liquidités, utilisées dans certains cas, pour payer des employés « au noir » ou se livrer à diverses activités illicites», a expliqué le gouvernement par voie de communiqué.
Rappelons qu’Éric Lefebvre avait été arrêté en mai 2012 dans le cadre de l’enquête baptisée «Grue» et avait plaidé coupable à six chefs d’accusation de recel, un de complot pour méfait public et deux autres de possession d’argent contrefait. Il avait écopé d’une sentence de 40 mois de détention.
Au moment de mettre sous presse, il n’avait pas été possible de savoir si M. Lefebvre était toujours détenu. Son avocat n’a pas retourné l’appel de L’Express. La Sûreté du Québec a catégoriquement refusé de donner davantage de détails de l’Opération en indiquant que le dossier avait été acheminé au procureur.