La ferme de quelque 100 000 poules pondeuses qui fait maintenant partie du décor du rang Sainte-Anne, en direction de Saint-Joachim-de-Courval, a été inaugurée vendredi et accueillera ses premières pensionnaires le 20 novembre.
La coupe officielle du ruban de ce complexe avicole de 7 millions $ ainsi qu’une journée portes ouvertes ont eu lieu avant l’arrivée des locataires pour diminuer les risques liés à la contamination.
Tout l’équipement est installé. Il ne reste que le rodage et les vérifications. La section du bâtiment qui abrite les poules compte sept rangées de 33 cages de long par sept cages de haut, pour une capacité de 100 254 petites bêtes. Elles sont 62 par cage.
L’une des particularités du poulailler ultra moderne est de procurer aux poules un espace de plus du double normalement prévu. Ces cages, dites aménagées, répondront aux normes canadiennes de 2015 qui prévoient une superficie de 116 pouces carrés par poule.
Un espace nid dédié à la ponte et séparé par des rideaux de plastique pour une touche d’intimité fait augmenter l’espace total de chaque poule à 124 pouces carrés. Les cages sont également munies d’un perchoir pour leur permettre de s’y poser; un réflexe inné.
«C’est comme si on leur offrait un gymnase», a indiqué Jean-Philippe Désilets, administrateur de l’entreprise Villandré.
L’espace plus grand ne permettra pas aux poules d’être plus productives mais pourrait avoir un effet bénéfique sur leur taux de mortalité.
Le poids des poules sera suivi de façon automatisé lorsqu’elles se percheront sur une balance-perchoir. Le calcul se fera en considérant la moyenne du poids par cage.
Grâce à la chaîne automatisée, personne ne touche à l’œuf entre la pondaison et l’arrivée dans le réfrigérateur du consommateur. Des convoyeurs transportent les cocos lorsqu’ils roulent jusqu’aux courroies. Un système de cuillères les amène par la suite dans les alvéoles, jusqu’à ce que ces caisses soient mises sur les palettes de transport, aussi par système automatisé.
La troisième chaîne automatisée sert à transporter le fumier jusqu’au séchoir. À cet endroit, les fientes sont séchées à l’aide de l’air chaud évacué du poulailler. Par la suite, toute cette matière est acheminée dans l’entrepôt à fumier, jusqu’à ce qu’elle soit transportée dans une autre usine, qui elle la transforme en engrais. Le système de nettoyage par convoyeur et le séchoir rendent l’odeur moins forte, ce qui affecte moins la santé des poules et des employés.
Un système de géothermie réchauffe le plancher et refroidit le réfrigérateur alors qu’un mur solaire de 400 pieds par 20 pieds de haut préchauffe l’air entrant en hiver. Ces systèmes permettent une réduction des coûts d’énergie.
Six gigantesques réservoirs d’eau permettent quant à eux de subvenir pendant deux jours au besoin des poules. Ceux-ci sont nécessaires en cas de bris du réseau.
«Manquer d’eau, c’est pire que manquer de moulée», mentionne Jean-Philippe Désilets en ajoutant qu’en cas de manque d’eau, la situation devient catastrophique en quelques heures.
Les poules font leur entrée dans le poulailler à 19 semaines. Lorsqu’elle commence à pondre, la poulette pond de petits œufs. Elle en pond en moyenne jusqu’à 300 par année. Plus elle vieillit, plus ses cocos sont gros.
«Par contre, la coquille, c’est comme une balloune qu’on gonfle. Elle ne fait que s’étirer. Elle est donc de plus en plus mince», précise M. Désilets.
Ainsi, au fur et à mesure, les œufs deviennent plus fragiles et la production tend à diminuer. C’est pourquoi les poules demeurent au poulailler une année.
L’entreprise de la famille Désilets, aussi propriétaire de la meunerie Nutri-Expert de Notre-Dame-du-Bon-Conseil, dispose d’un quota de 350 000 poules au Québec et en Ontario. Le poulailler du secteur Saint-Joachim est son cinquième et le plus gros jusqu’à présent.