Fausse couche, mort néonatale, mort subite du nourrisson… Trop nombreux sont les parents qui doivent dire adieu à leur bébé. Les ressources presque inexistantes rendent cette épreuve encore plus pénible à surmonter. Afin de mettre un baume sur le cœur des papas et mamans et de célébrer la mémoire de ces petits êtres, trois femmes ont décidé d’organiser, pour une troisième année consécutive, la Fête des anges, qui s’est déroulée en toute simplicité samedi avant-midi à l’église Saint-Frédéric.
Pour Nathalie Niquette, Audrey Bourgeois et Patsy Munger, les instigatrices de cet événement à Drummondville, la Fête des anges est l’occasion de rendre hommage aux enfants partis trop top, mais elle est également un moment d’échanges et de réconfort pour toutes les personnes ayant vécu un deuil périnatal.
«C’est une façon de verbaliser avec des personnes dans la même situation que nous ce qu’on a vécu et la douleur et les émotions que nous avons ressenties. Nous avons beau avoir notre famille près de nous et des amis qui nous écoutent, mais parfois, nous avons l’impression qu’ils ne peuvent pas toujours nous comprendre», expose Audrey Bourgeois.
«Pour ma part, j’ai besoin de me remémorer le peu de souvenirs que j’ai de ma fille et de la garder dans mon cœur même si le temps passe. La Fête des anges me permet ça en plus de briser l’isolement et faire le point. Il ne faut pas que tous ces enfants tombent dans l’oubli», exprime Nathalie Niquette.
Le prêtre Luc Lafond a su magnifiquement présider cette cérémonie par ses paroles et son approche.
«C’est la plus grande des souffrances qui puisse exister, mais nous savons bien que la vie continue. […] C’est l’espérance qui vous a permis de traverser cette marre d’épreuves, mais qui en même temps vous a amenés à faire de petits pas», a-t-il souligné.
La trentaine de personnes présentes ont été invitées à allumer un lampion en mémoire d’un petit ange.
«Ce geste vous ramène à ce souvenir d’avoir porté votre enfant et de l’avoir attendu. Votre petit ange est la lumière dans votre cœur», a communiqué le prêtre tout juste avant un moment de silence.
Peu de temps après, Mme Bourgeois a tenu à livrer un vibrant témoignage.
«Il y a un peu plus de quatre ans, je vivais le plus merveilleux des moments avec une jeune fille qui se donnait un plaisir fou à faire bouger mon ventre. Puis, un matin, et je vous épargne les détails qui nous ont menés là, cette petite fille a vu le jour, prématurément, beaucoup trop tôt selon les médecins […]», témoigne-t-elle d’emblée.
«Notre combattante a pigé les mauvaises cartes de vie et un soir, où tout a basculé et plus rien n’allait, nous avons pris la meilleure des pires décisions de notre vie en la laissant partir, ce qu’elle fit lentement, doucement, sereinement… Elle nous quitta un mercredi soir, soit 17 jours après sa naissance, un 1er juillet. Cette petite, elle s’appelle Emma, et c’est ce soir-là qu’elle est officiellement devenue un ange, une étoile», poursuit-elle, la voix remplie d’émotions.
La cérémonie s’est couronnée par une envolée de ballons.
Notons que le 15 octobre, on y célèbre chaque année la Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal.