C’est en présence, entre autres, du ministre de l’Infrastructure, des Collectivités et des Affaires intergouvernementales et ministre de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, Denis Lebel, et du ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Yves-François Blanchet, que la Société de développement économique de Drummondville (SDED), représentée par sa présidente, Francine Ruest Jutras, et par son directeur général, Martin Dupont, a pu concrétiser, lundi avant-midi, une action depuis si longtemps attendue par le milieu drummondvillois, soit le lancement des travaux de construction du centre de foires.
L’événement s’est déroulé sous un chapiteau installé sur le site de ce projet de quelque 30 millions $, soit au 550, rue Saint-Amant, à l’ancien terrain de l’Exposition agricole, devant un parterre d’invités dont également le député de Drummond-Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, et le député fédéral de Drummond, François Choquette.
Pour mieux illustrer la complexité, voire parfois les embûches qui font maintenant partie de la petite histoire de ce dossier digne d’un scénario, aucune des personnalités nommées plus haut, à l’exception des deux représentants de la SDED, n’était à son poste actuel lorsque le nom de Drummondville est apparue publiquement pour la première fois comme candidate intéressée à l’obtention d’un centre de foires.
Tous ceux qui ont pris la parole lors de la cérémonie ont d’ailleurs souligné la patience de Drummondville, dont certains, plus particulièrement le député-ministre Blanchet peut-être, qui s’est tourné la langue sept fois plutôt qu’une afin de ne pas jeter inutilement de l’huile sur le feu en ce moment de réjouissances.
Son homologue fédéral, pour d’autres motifs sans doute, tout en reconnaissant le grand nombre d’années dont le milieu drummondvillois a dû patienter, a préféré rendre hommage à la ténacité de celle qu’il a connue et appréciée alors qu’il était lui aussi maire, en l’occurrence Francine Ruest Jutras.
Néanmoins, MM Lebel et Blanchet ne sont pas arrivés ni l’un ni l’autre les mains vides à cette cérémonie puisqu’ils ont pu mettre en relief les 6,59 millions $ consentis par chacun de leur gouvernement par le biais du volet Grands projets du Fonds Chantiers Canada.
Des retombées de 10 millions $
Outre des discours de circonstance parfois pétillants, la cérémonie aura permis aux intervenants et gens d’affaires réunis pour la circonstance de découvrir grâce à un dessin l’allure évolutive du futur bâtiment et d’apprendre quelques éléments inconnus jusque-là.
L’un des plus pertinents est venu de la bouche de la mairesse de Drummondville et présidente de la Société de développement économique (SDED), Francine Ruest Jutras, qui a indiqué que l’on prévoyait que le futur centre de foires atteindra la rentabilité après trois ans de fonctionnement seulement et qu’il devrait alors générer des retombées annuelles de 10 millions $ dans le milieu.
À une question d’un représentant des médias, le directeur général de l’organisme, Martin Dupont, a confirmé qu’il fallait s’attendre cependant à des pertes pouvant varier entre 700 000 $ et 900 000 $ au total pour les trois premières années d’exploitation, une situation prévue au scénario budgétaire.
Comme mentionné, le futur centre de foires devrait être terminé en décembre 2014 et nécessitera l’intervention de quelque 220 employés lors de sa construction.
Ces travaux sont incidemment sous la supervision du gérant de construction Decarel, alors que le mandat d’architecture est l’œuvre du consortium BCM2 Architectes (Côté Chabot Morel Architectes et Bilodeau Baril Architectes) et celui d’ingénieurs du consortium SMI-EXP.
Détails techniques
Le directeur général de la SDED a attiré l’attention de toutes les personnes présentes lorsqu’il a donné les détails techniques du Centre de foires de Drummondville (CDFD) qui aura une superficie de 138 640 pieds carrés répartis sur trois niveaux.
Le bâtiment comptera, entre autres, une salle d’exposition de 60 000 pieds carrés divisible en trois salles de 20 000 pieds chacune, selon les besoins.
Fait à souligner, chacune des salles sera accessible par le hall principal, un hall entièrement vitré et ouvert sur deux niveaux.
«Au rez-de-chaussée, en plus de la salle d’exposition, on y retrouvera une salle à manger pouvant accueillir 250 personnes et une cuisine commerciale pouvant desservir des banquets de 3000 personnes, ce qui n’était pas encore possible au Centre-du-Québec», a notamment dit M. Dupont à un auditoire fort attentif.
Ce dernier n’a pas fini ainsi d’étonner son monde en confiant que quatre quais de déchargement viendront faciliter l’accueil des foires d’envergure et qu’ils seront configurés de façon à permettre le montage et le démontage des expositions rapidement.
«La circulation de camions sera possible à l’intérieur des salles afin de favoriser le transport et le montage d’éléments de présentation imposants, comme une maison modèle, par exemple», a expliqué le directeur général de la SDED en affirmant du même souffle que le CEFD sera le plus actuel de tous les centres de foire du Québec.
Comme cela n’était pas suffisant, on a appris que le complexe du 550, rue Saint-Amant, pourra disposer de plus de 1200 cases de stationnement qui, dans la majorité des cas, seront offertes gracieusement aux visiteurs.
Pour en revenir rapidement à la description du prestigieux bâtiment, il offrira à l’étage deux autres salles, l’une d’une capacité de 280 personnes et l’autre de 140 personnes, toutes deux divisibles en trois pour les plus petites rencontres.
C’est également à l’étage que l’on retrouvera les bureaux administratifs, ainsi qu’une cuisine d’appoint accessible aux traiteurs.
À partir de l’étage, les visiteurs auront également accès à une terrasse extérieure verte pouvant recevoir une soixantaine d’entre eux.
Quant au sous-sol, il servira principalement de local technique avec, entre autres, un tunnel qui permettra la distribution des services requis aux exposants comme l’eau, l’électricité, la fibre optique, la téléphonie, Internet, etc.
L’un des moments attendus de la conférence de presse a été le dévoilement du dessin du CDFD, lequel a été accueilli par des paroles et cris d’appréciation.
«Ce bâtiment traduira le côté avant-gardiste de Drummondville en projetant une image à la fois actuelle et contemporaine tant à l’échelle locale que nationale. Les concepteurs ont décidé de proposer une architecture évolutive au fil des heures, un bâtiment largement vitré laissant transparaître les activités et le dynamisme des lieux dont la fenestration, de différentes opacités, permettra de filtrer la lumière naturelle», a décrit Martin Dupont.
«Il s’agit d’un projet de grande envergure qui a été marqué par une mobilisation et une adhésion remarquables de la part de notre milieu. L’ajout d’un centre foires ouvre des perspectives de développement de premier plan pour notre ville et notre région», a résumé la mairesse de Drummondville.
Mme Ruest Jutras n’aura jamais si bien dit car, parmi les invités assistant à cette présentation, on a reconnu, par exemple, Jean-Yves Milot, de l’Hôtellerie et Suites Le Dauphin, qui nous a confié qu’un tel projet méritait qu’il retourne à sa planche à dessin pour mesurer la faisabilité d’un agrandissement à son établissement situé à proximité du futur CDFD.
Les espoirs sont tels avec ce nouveau centre de foires que l’on a même indiqué que la configuration de la bâtisse et son implantation sur le site ont été pensées en fonction de permettre l’ajout de 60 000 pieds carrés de salles d’exposition supplémentaires pour le futur.
Cette affirmation a fait dire à un loustic que la SDED devrait dès maintenant entreprendre les démarches en ce sens auprès des autorités gouvernementales, une allusion à tout le temps qu’il a fallu attendre avant de vivre cette journée historique.