Pas moins de 140 chefs d’accusation, principalement de possession et d’entreposage d’armes prohibées, sont portées contre Anthony Ward, 66 ans, et ses deux fils Frédérick, 34 ans, et Michaël, 37 ans, propriétaires de la Sportèque, située sur le boulevard Saint-Joseph.
Ces accusations, déposées au palais de justice de Drummondville le 2 juillet, font suite à l’importante rafle policière survenue le 18 avril dernier lorsque la Sûreté du Québec (SQ), en collaboration avec la Police provinciale de l’Ontario, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et les services policiers de la Ville de Québec et de Montréal, avait procédé à l’arrestation de six personnes, dont une de Drummondville, en lien avec un présumé trafic d’armes à feu.
L’opération, qui s’était déroulée aussi à Québec et à Chibougamau, avait permis d’effectuer des perquisitions dans les résidences des suspects et dans des commerces, incluant la Sportèque.
Des 140 accusations, 88 concernent l’entreposage d’une arme à feu en contravention avec l’un des règlements régissant ce type d’activité. Les armes citées dans la dénonciation sont des carabines de marque Knight, CVA, Traditions, Thompson, Winchester, BSA, Globe Firearms et autres.
Les Ward, ainsi que l’entreprise Sporbec Ltée et Canward Inc., sont accusés 46 fois d’avoir eu en leur «possession une arme prohibée», telles que des pistolets (Glock, Sig Sauer, Beretta, Makarov, Walther, Browning), et des revolvers (Ruger, Smith & Wesson, Errasti, Rossi). Tous les modèles visés par les accusations sont accompagnés de leur numéro de série.
De plus, une accusation pour avoir «importé une arme prohibée» pèse sur Frédérick Ward alors que Sporbec (Anthony Ward) est également accusé d’avoir «sans excuse légitime enfreint les conditions de permis dont il est titulaire».
Au moment de la perquisition, la police avait laissé entendre que les personnes arrêtées «feraient partie d’un réseau criminel impliqué dans le trafic, la fabrication, l’importation et l’exportation d’armes à feu». Or, rien dans la dénonciation ne permet pour le moment de relier les suspects à un quelconque réseau.
Selon une information de Radio-Canada, les accusés dans cette affaire sont soupçonnés d’avoir fabriqué et vendu des dispositifs de conversion d’armes semi-automatiques en armes automatiques, lesquelles auraient été ensuite écoulées en Europe, aux États-Unis et au Canada.
Une des particularités dans cette histoire est que les policiers de la SQ s’approvisionnaient chez l’armurier Sportèque, mais les liens d’affaires ont été rompus.
Au magasin du boulevard Saint-Joseph, Anthony Ward a parlé brièvement avec L’Express, le temps de dire qu’il considérait cette série d’accusations comme de «l’acharnement de la part des policiers et que la justice saura bien démontrer en temps et lieu que nous sommes innocents».
La cause des Ward est prévue pour le 30 août prochain au palais de justice de Drummondville.