Le 29 juin 1864, un train circulant sur le pont reliant Beloeil à Otterburn Park déraille et sombre dans la rivière Richelieu. Résultat : 99 morts.
Cent quarante-neuf ans plus tard, presque jour pour jour, c’est au tour de la municipalité de Lac-Mégantic de vivre une tragédie ferroviaire du genre. Au moment d’écrire ces lignes, le dernier bilan faisait état de plus de 23 morts confirmés et de 50 disparus.
Même si les conséquences des événements survenus le 6 juillet dernier sont dramatiques, le déraillement de Beloeil demeure pour l’instant l’accident ferroviaire le plus meurtrier de l’histoire du Canada.
À la suite de ce qui a été baptisé le « désastre du pont noir », 97 immigrants provenant d’Allemagne, de Suède, de Pologne et de Norvège ont perdu la vie. Deux employés de la compagnie ferroviaire Grand Trunk sont aussi décédés dans la rivière.
Roulant à grande vapeur, le train qui transportait 538 passagers n’a pas fait l’arrêt obligatoire avant de s’engager sur le pont, selon le rapport d’enquête de l’époque, signé par le coroner Jones.
La section mobile du pont était ouverte au moment de l’arrivée du train, afin de permettre le passage de cinq barges sur le Richelieu. Le train est donc tombé directement dans la rivière. Les wagons de passagers ont suivi, s’empilant dans l’eau.
« Plusieurs résidants de Beloeil et des villes avoisinantes sont venus prêter main-forte pour rescaper le plus de survivants possible », raconte Roger Cloutier, de la Société d’histoire de Beloeil?Mont-Saint-Hilaire.
Selon le verdict rendu le 12 juillet 1864, c’est le mécanicien aux commandes de la locomotive qui est responsable de l’accident. Il a été condamné à dix ans de prison, peine qui a toutefois été réduite par la suite.
Son manque d’expérience et de connaissances de la signalisation de la voie ferrée ont été mis en cause.
@Ri>D’après les documents de la Société d’histoire de Beloeil?Mont-Saint-Hilaire