La rumeur de l’implantation d’un centre de traitement de données d’Hydro-Québec à Drummondville commence à se faire de plus en plus persistante, mais ne comptez pas sur le ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs et ministre responsable des régions du Centre-du-Québec et de la Mauricie, Yves-François Blanchet, pour en donner d’autres détails, mais il ne faudrait pas pour autant demander au député de Johnson de s’élever contre un projet de cette importance qui viendrait créer de bons emplois dans sa cour.
«Dans ce dossier, ma position a toujours été claire et publique. Dès l’apparition de cette hypothèse chez les organismes de développement économique de Drummondville, je les ai avertis que ma fonction m’interdirait d’intervenir pour favoriser Drummondville compte tenu du déclassement récent de la centrale nucléaire Gentilly-2 par Hydro-Québec. Encore aujourd’hui, je ne sais presque rien de ce dossier», établit d’entrée de jeu M. Blanchet dans un communiqué de presse.
Toutefois, la sortie récente du chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard, qui lors de son récent passage dans la Mauricie, se questionnait sur le bien-fondé du choix de Drummondville pour ce projet, a amené M. Blanchet à réagir vigoureusement.
Celui-ci en a profité pour égratigner au passage le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, qui a en quelque sorte joint sa voix à celle de M. Couillard en demandant en quelque sorte au ministre responsable des régions Centre-du-Québec et Mauricie de se prononcer à son tour contre sa propre circonscription de Johnson dans ce dossier majeur.
«Il faut être un élu avec de bien sombres valeurs pour demander à un député d’agir contre ses propres électeurs. Dans le cas de Philippe Couillard, encore faudrait-il qu’il ait le courage de se présenter à l’Assemblée nationale. Par contre, dans le cas de Donald Martel, ça en dit long sur le respect que son parti a pour la démocratie», a d’abord rétorqué le ministre Blanchet qui rejette du revers de la main l’idée d’intervenir à l’encontre de sa propre circonscription.
Yves-François Blanchet a poursuivi son attaque en ciblant davantage le député de Nicolet-Bécancour et la CAQ.
«Donald Martel est capable de ne pas du tout servir son comté. La preuve est son silence complet lorsque son parti, la CAQ, improvise un plan de développement pour la vallée du Saint-Laurent et que le député de Nicolet-Bécancour, comme ses collègues d’Arthabaska, de Granby et de Drummond–Bois-Francs, n’exigent même pas au nom de leurs électeurs que la Mauricie et le Centre-du-Québec, le coeur même de la vallée du Saint-Laurent, en fassent partie. Leur chef, François Legault, en a pourtant exclus leurs propres circonscriptions!», fait valoir M. Blanchet en faisant référence à un autre dossier.
Pas d’ingérence
Yves-François Blanchet en a profité pour réitérer qu’il ne s’est pas ingéré et qu’il ne s’ingérera pas dans la décision d’Hydro-Québec.
«Hydro-Québec va localiser l’installation selon ses propres critères. Je suppose qu’une explication sera rendue publique. Je la connaîtrai à ce moment-là. Dans l’intervalle, les gens de Drummondville seront intéressés d’apprendre que la CAQ, dont le député Sébastien Schneeberger représente la moitié de Drummondville, et le PLQ s’ingéreraient dans la gestion d’Hydro-Québec pour forcer la société d’État à ne pas s’installer à Drummondville», a-t-il exprimé.
M. Blanchet a poursuivi sa sortie en saluant avec ironie le fait que tant la CAQ que le PLQ ne contestent plus la pertinence du fonds de diversification de 200 millions de dollars, mais il a dénoncé l’absence d’appui de ces deux formations dans le dossier de la Banque de développement économique du Québec.
«Le projet de rassembler plusieurs institutions économiques sous un seul chapeau, de simplifier les procédures et de mieux soutenir les nouveaux entrepreneurs dont la région a un criant besoin a été très bien reçue des milieux économiques. C’est un beau et bon projet. Pourtant, tant la CAQ que le PLQ vont voter contre. Quel manque de vision, quelle ambition à court terme sur le dos des citoyens de Bécancour, de Trois-Rivières et du Québec, quelle triste partisannerie!», a-t-il conclu.