En partenariat avec une douzaine d’établissements privés et publics d’hébergement ou de soins et avec le support financier de la Caisse Desjardins de Drummondville, le Service d’intervention d’urgence Centre-du-Québec (SIUCQ) a procédé à l’achat de 10 civières d’évacuation d’urgence qui permettront à ses bénévoles d’appuyer les pompiers pour l’évacuation «verticale» de personnes à mobilité restreinte ou en perte d’autonomie lors d’un sinistre dans un lieu à plusieurs étages.
Même si l’investissement total de 11 489 $ pour l’acquisition de ces dix civières SEVAC peut apparaître relativement modeste, il n’en demeure pas moins qu’il a nécessité une multitudes de démarches non seulement pour choisir le bon produit, mais aussi pour en définir la façon de les utiliser selon les règles de l’art en cas de sinistre.
Lors d’une conférence de presse tenue au Centre d’hébergement Frederick-George-Heriot, le mardi avant-midi 7 mai, l’équipe du SIUCQ a profité de la tenue de la Semaine de la Sécurité civile pour rappeler l’historique de ce dossier, pour parler de l’utilisation que l’on compte faire de ces nouveaux équipements de sauvetage et pour donner une petite démonstration du SEVAC dans les escaliers de l’établissement.
Partenariat unique
C’est le Dr Martin Sanfaçon, responsable des relations publiques et directeur médical au SIUCQ, qui a animé cette rencontre.
Le Dr Sanfaçon a d’abord mis en perspective le fait qu’il s’agissait ici d’un projet unique au Québec, d’abord pour le montage financier résultant de la contribution des divers propriétaires des principales résidences privées, qui sont en fait des compétiteurs, de même que celle du CSSS Drummond, qui compte à lui seul 591 lits dans ses divers établissements dont Sainte-Croix et Frederick-George-Heriot.
Bien sûr, le porte-parole du SIUCQ n’a pas manqué de préciser que la Caisse Desjardins de Drummondville avait déjà franchi un pas important en assumant la moitié de la facture, soit 5500 $, pour l’acquisition desdites civières.
C’est l’apparition au cours des dix dernières années de plusieurs édifices à étages multiples sur le territoire drummondvillois, particulièrement des immeubles destinés aux personnes âgées ou en perte d’autonomie, qui a pour effet de créer une pression additionnelle sur les intervenants d’urgence lors d’une situation d’urgence en de tels lieux.
En conséquence, Martin Sanfaçon a indiqué que le projet est également unique en ce sens qu’il découle d’un nouveau partenariat avec le Service de protection incendie de Drummondville (SPID) en ce qui a trait à la répartition des tâches et responsabilités entre les intervenants d’urgence.
En gros, comme l’a résumé M. Sanfaçon, lors d’un sinistre, les pompiers assumeront l’évacuation horizontale en zone chaude dans un bâtiment de grande dimension ou en hauteur, alors que les membres du SIUCQ auront la tâche d’effectuer l’évacuation verticale des sinistrés en zone sécurisée et d’en assurer la prise en charge.
Dans un bâtiment en hauteur, cela signifie bien souvent une évacuation par les escaliers, d’où la recherche de la civière la plus susceptible de remplir cette tâche.
Parmi les critères qui ont été considérés pour en arriver finalement au SEVAC, Martin Sanfaçon a énuméré, entre autres, la manipulation par un seul intervenant, la simplicité d’utilisation, l’entretien minimal, la fiabilité, un coût raisonnable, sans oublier la sécurité autant pour le sinistré que pour l’intervenant.
Fait intéressant à mentionner, la civière d’évacuation a été développée en collaboration avec l’Université de Sherbrooke et le CSSS-IUGS.
Elle est entièrement fabriquée au Québec par IBIOM et distribuée par SPME, deux entreprises qui, au dire de Martin Sanfaçon, ont d’ailleurs consenti quelques rabais au SIUCQ compte tenu de la nature de l’organisme.
Outre le fait que la civière SEVAC peut être utilisée par un seul préposé sans devoir soulever le bénéficiaire qui y est maintenu par un système d’attaches efficace et confortable, le système de roulement fait en sorte qu’il faut tirer sur la civière en tout temps, si bien qu’elle s’immobilise dans l’escalier aussitôt que l’intervenant fait relâche pour une raison ou une autre.
D’ailleurs, afin de valider toutes les caractéristiques de l’équipement, le porte-parole du SIUCQ a précisé que grâce à la collaboration de la Commission scolaire des Chênes, une démonstration a été organisée dans une école de Drummondville en présence de pompiers du SPID et d’un représentant du CSSS Drummond avant que l’on ne procède à l’achat final.
Même si le Centre d’hébergement Saint-Joseph, le CSSS Drummond, Hébergement Saint-Frédéric, Les Jardins de la Cité, Les Terrasses de la Fonderie, le Manoir Drummond, la Résidence Jazz, la Résidence L’Ermitage, la Résidence Mon Parent, la Résidence 600 Bousquet et La Villa du Boisé sont les établissements partenaires, il va sans dire que les civières d’évacuation d’urgence du SIUCQ sont susceptibles d’être utilisées partout où les bénévoles de cet organisme sans but lucratif sont appelés à intervenir.
Au cours des prochains mois, les résidences intéressées pourront incidemment bénéficier d’une visite du SIUCQ dans le but de faire la démonstration de ces civières et de rappeler aux résidents certaines consignes de base en cas d’évacuation avec cet équipement.
M. Sanfaçon a également fait savoir que la brigade d’urgence du CSSS Drummond bénéficiera bientôt d’exercices conjoints avec les membres du SIUCQ afin de maîtriser l’usage de ces équipements dans l’éventualité d’une évacuation de l’un ou l’autre des établissements sous sa responsabilité.
Quant au public en général, il aura peut-être la chance de s’en faire une meilleure idée lors de la grande simulation du SIUCQ qui aura lieu, le samedi 18 mai, à un endroit qui reste à préciser, possiblement une école.
Présent à cette conférence de presse, Sébastien Doire, directeur régional de la Sécurité civile et de la Sécurité incendie de la Mauricie et du Centre-du-Québec, a félicité le SIUCQ et ses partenaires pour cette belle initiative.
M. Doire a émis le souhait que de semblables partenariats puissent se répéter ailleurs, et ce, au bénéfice sans doute de l’une des clientèles les plus vulnérables.