Le projet de construction d’un immeuble de 18 logements transitoires pour de jeunes mères monoparentales et leurs enfants sera une réalité au plus tard en janvier 2014 au grand bonheur du groupe de bénévoles issus d’organismes publics et communautaires derrière cette initiative drummondvilloise.
Vendredi dernier, à l’hôtel de ville de Drummondville, les membres du conseil d’administration de l’Envolée des mères et des représentants des premiers supporteurs à cette cause ont rencontré les représentants des médias pour confirmer d’abord que le projet avait obtenu l’autorisation de la Société d’habitation du Québec (SHQ) de réaliser les plans et devis de cet immeuble dans le cadre du projet AccèsLogis.
La présidente du conseil d’administration de L’Envolée des mères, Dominique Chevalier, de l’organisme Partance, et la mairesse de Drummondville, Francine Ruest Jutras, en ont également profité pour annoncer que le milieu avait déjà contribué pour un montant de plus de 435 000 $ dans ce projet de l’ordre d’environ 3 millions $.
La conférence de presse a donc été l’occasion de rappeler le pourquoi de ce projet s’inspirant d’une expérience en cours à Saint-Jean-sur-Richelieu et pour lancer la campagne de souscription pour trouver l’argent nécessaire pour en compléter le financement.
Et une garderie avec ça
L’immeuble, dont on a pu prendre connaissance de l’esquisse, sera construit au 576, rue de la Promenade, dans le Boisé de la Marconi, soit dans la cour arrière de la nouvelle pharmacie Uniprix dont la façade donne sur le boulevard Saint-Joseph.
De plus, le bâtiment de L’Envolée des mères aura un autre voisin fort intéressant, un milieu de garde de qualité, puisque l’on a profité de cette conférence pour confirmer que le CPE sur une patte avait obtenu l’autorisation de développer 62 nouvelles places dont 18 seront réservées à cette nouvelle ressource.
Dans ce cas, il s’agit d’un investissement de 1,4 million $.
Il va sans dire que Mme Chevalier s’est réjouie de cette autorisation de la SHQ qui arrive après quelque trois années d’efforts et de démarches.
«L’Envolée des mères est née sous l’initiative d’organismes public et communautaires qui ont constaté dans leur pratique qu’une jeune mère qui retourne à l’école ou qui obtient un emploi doit déployer des efforts quasi surhumains pour atteindre son objectif. De se rendre à la garderie, par la suite à l’école et être assise en classe à 8 heures, tout en utilisant le transport en commun, relève d’un parcours commun», a plaidé Dominique Chevalier, l’une des principales initiatrices du projet, tout en rappelant qu’il s’agissait d’une ressource transitoire.
De fait, grâce à cette ressource, qui comprendra 16 unités de logement de 4 ½, deux unités de 5 ½ et une salle communautaire, on est persuadé que les jeunes mères pourront avoir enfin des conditions favorables qui leur permettront de reprendre du pouvoir sur leur vie, et ce, tout en bénéficiant d’un encadrement.
«L’Envolée des mères, c’est un projet qui permet d’entretenir l’espoir. Les jeunes mères sélectionnées pour l’habiter auront accès à un logement décent qui respecte leur capacité de payer. Elles bénéficieront d’une gamme de services et d’activités afin d’acquérir leur autonomie et développer leurs habiletés personnelles, parentales, sociales et économiques. Les jeunes mères ainsi regroupées pourront s’entraider et conserver leur motivation. Elles pourront échanger des trucs, des recettes, leurs vêtements et ceux de leurs enfants. Elles connaîtront enfin ce que signifient l’entraide et la solidarité», a résumé Mme Chevalier qui n’est pas la seule à croire à cette recette.
Outre Mme Chevalier, le premier c.a. de L’Envolée des mères est composé de la vice-présidente Françoise Dumais, de la Maison de la Famille Drummond, de la trésorière France Bussières, du CPE sur une patte, de la secrétaire Bianca Sévigny, de la Corporation de développement communautaire Drummond, ainsi que des administratrices Julie Dionne, du Centre jeunesse Mauricie Centre-du-Québec, de Julie Poirier, du CSS Drummond, et de Sophie Tousignant, de la Commission scolaire des Chênes.
Campagne de financement
Comme mentionné plus haut, L’Envolée des mères a recueilli jusqu’ici 435 000 $ en provenance, entre autres, de la Ville de Drummondville, de la Conférence régionale des élus du Centre-du-Québec, la Caisse Desjardins de Drummondville et du programme Novoclimat.
Pour une, la Ville de Drummondville, comme l’a indiqué sa mairesse, voit tellement de belles possibilités en faveur de la famille dans ce projet qu’elle n’a pas hésité à faire sa large part pour l’appuyer concrètement.
Ainsi, Mme Ruest Jutras a indiqué que la Ville a cédé le terrain de quelque 45 000 pieds carrés sur lequel sera construit l’immeuble.
De plus, dans la lignée de sa politique familiale et des autres politiques qui veulent favoriser les jeunes familles du territoire, elle a indiqué que Drummondville a accepté de consentir un congé de taxes d’une durée de trois ans et d’absorber durant cinq ans 10% de la partie supplément au loyer.
Bien sûr, la communauté drummondvilloise est invitée à faire sa part puisque L’Envolée des mères est en quête de 18 donateurs de 3000 $, un don qui pourra être échelonné sur une période de trois ans à raison de 1000 $ par année.
«L’Envolée des mères est reconnue comme un organisme de bienfaisance et peut émettre des reçus de dons de charité. Nous sommes donc prêts à recevoir vos dons et ils seront pour nous un encouragement à poursuivre notre mission», a conclu Dominique Chevalier en s’adressant à ceux et à celles qui croient en cette cause.
Des formulaires de don sont incidemment disponibles et il suffit de contacter l’un ou l’autre des membres du conseil d’administration pour en obtenir une copie.
Si tout se déroule comme prévu, un appel d’offres public pour cet immeuble à deux étages sera lancé dès ce printemps et la première pelletée de terre aura lieu en juin prochain.
C’est Isabelle Mercier, du GRT des deux Rives, qui agira comme chargée de projet selon les plans de Jean Demers, de Demers Pelletier Architecte, et les devis de l’ingénieur Paul Théroux, du Groupe CME.
Dès janvier 2014, et peut-être même un peu avant, les 18 premières mamans et leurs enfants feront leur rentrée à L’Envolée des mères.
Il ne sera sans doute pas difficile de les trouver puisque déjà 72 jeunes mères ont été identifiées par les organismes gravitant autour de cette nouvelle ressource comme étant des locataires potentielles.