Vingt-huit griefs de harcèlement déposés depuis 2009. Quinze démissions dans les cinq dernières années. Sept départs pour congé de maladie. Les 25 employés syndiqués du Centre de la petite enfance (CPE) Les p’tites abeilles en ont assez du climat malsain qui prévaut depuis trop longtemps, si bien qu’ils ont voté à 100 % en faveur d’une grève générale illimitée effective dès demain (vendredi).
Les premières plaintes ont été déposées en 1997, année correspondant à la mise en place de la nouvelle direction.
«Pour tenter de régler cette dérive, une médiation a été entamée en 2005, mais sans succès. Les membres du conseil d’administration, lesquels sont des parents bénévoles, ont également été interpellés à plusieurs reprises. Ils sont conscients du problème et nous avons une bonne collaboration avec eux, mais ils ont une grosse responsabilité sur les épaules et ce n’est pas toujours évident pour eux de se faire entendre. Il y a eu quelques améliorations lorsque certaines plaintes ont été déposées, mais chassez le naturel, il revient au galop», explique Julie Sylvestre, présidente du syndicat régional des travailleuses et travailleurs en CPE du Cœur du Québec – CSN.
Celle-ci fait savoir que cela ne suppose pas que les allégations de harcèlement dans les plaintes sont fondées.
«Elles traduisent cependant un milieu de travail où l’envie de quitter le bateau est sans cesse présente», spécifie-t-elle.
Les parents des 102 enfants fréquentant cette garderie ont été avisés la semaine dernière par le biais d’une lettre, dont L’Express a obtenu copie. Ceux-ci devront trouver une place temporaire où confier leurs tout-petits, le temps que le conflit se règle.
«Nous sommes maintenant contraints à déclencher la grève afin de régler définitivement ce problème de climat de travail, car dans un CPE, il est fortement souhaitable de recréer un esprit de famille… qui n’est pas dysfonctionnel, évidemment!», est-il écrit dans la lettre.
L’Express a joint par téléphone la directrice du CPE Les p’tites abeilles, Louise Alain. Celle-ci a préféré ne pas émettre de commentaires pour le moment.
Le vote s’est déroulé le 15 janvier dernier.
Une manifestation d’appui où une centaine de personnes étaient attendues était organisée vendredi dans le but d’expliquer les raisons poussant le syndicat à la grève. L’Express vous convie à suivre l’évolution du dossier dès ce week-end au www.journalexpress.ca