Le travailleur autonome et l’impôt

Le travailleur autonome et l’impôt
Réjean Faille exerce le métier d’expert en fiscalité depuis 35 ans.

Le nombre de travailleurs autonomes ne cesse de croître depuis les dernières années. Ils constituent 10 % de la main-d’œuvre au Québec. Certaines questions fiscales reviennent fréquemment lorsqu’il est temps de faire la déclaration de revenus. Réjean Faille, expert en fiscalité chez H&R Block de Drummondville, partage quelques trucs intéressants à savoir.

Revenu Québec décrit un travailleur autonome comme étant, du point de vue fiscal, une personne qui «s’engage envers une autre personne, son client, à effectuer un travail matériel ou à lui fournir un service moyennant un prix que le client s’engage à lui payer.»

D’abord, il est bon de souligner que le travailleur autonome peut déduire plusieurs dépenses au cours de l’année. Comme la maison est le principal lieu d’affaires pour la majorité de ces personnes, il leur est possible de réclamer certaines dépenses reliées à leur résidence. Une partie de l’électricité, des impôts fonciers, de l’intérêt hypothécaire et des coûts d’entretien peut être applicable.

Les frais d’appels fait par téléphone cellulaire à des fins d’affaires sont également déductibles.

Les dépenses reliées à la voiture, si elle est utilisée dans le cadre du travail, peuvent en partie être réclamées. La tenue d’un registre des kilomètres parcourus s’avère primordiale afin de documenter les déplacements.

Matériel informatique et fournitures de bureau, repas et frais de représentation, primes à un régime privé d’assurances maladie, frais comptables et congrès sont d’autres dépenses admissibles les plus courantes. Chacune d’entre elles a évidemment ses particularités.

«Si la personne veut payer moins d’impôts, elle peut réclamer toutes les dépenses qui lui permettent de gagner un revenu. Ainsi, elle risque d’avoir moins de mauvaises surprises et elle paiera un solde justifié», précise-t-il, rappelant qu’il est important de déclarer tous ses revenus.

Cotisations

Les cotisations font sursauter bien des personnes après la première année d’exploitation de leur entreprise. Contrairement aux salariés, le travailleur indépendant règle lui-même ces sommes, basées sur le revenu net de l’entreprise, en les payant au Régime québécois d’assurance parentale, au Régime de rentes du Québec, au Fonds des services de santé, à l’assurance médicaments du Québec, à la contribution santé ainsi qu’aux impôts aux deux paliers du gouvernement lors de la production de sa déclaration de revenus.

«Je suggère régulièrement à mes clients de mettre de côté 30 % du profit net afin de couvrir les montants à la fin de l’année», souligne le fiscaliste, indiquant qu’il est également possible de régler ses sommes dues par acomptes provisionnels.

D’autre part, celui-ci laisse savoir que tant et aussi longtemps qu’un travailleur autonome ne génère pas plus de 30 000 $ par année, il est libre de s’inscrire au registre de la TPS et TVQ.

La date limite de la production de la déclaration de revenus du travailleur indépendant et de son conjoint est fixée au 15 juin, comparativement au 30 avril pour tous les autres salariés. Toutefois, il faut savoir que les intérêts seront calculés sur tout solde impayé à compter du 1er mai.

Afin d’éviter des maux de tête et de mauvaises surprises, il est fortement conseillé de garder les reçus et les pièces justificatives pour les dépenses. Tous les documents devraient être gardés pendant six ans.

«Il ne faut pas avoir peur de l’impôt. Si la personne est rigoureuse, organisée et agit en toute honnêteté, il n’y aura pas de problème», estime M. Faille en guise de conclusion.

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