Déclaré coupable de menaces de mort envers des collègues et des supérieurs, le policier Jean Landry a reçu du juge Gilles Lafrenière une absolution inconditionnelle, ce matin, au palais de justice de Drummondville.
Selon le juge, il n’était pas nécessaire de punir davantage l’agent de 49 ans. «Il a fait des menaces et il a été déclaré coupable. Mais, il n’a pas donné suite à ces menaces et il n’a pas communiqué avec ses collègues ou avec ses supérieurs dans les jours qui ont suivi. Aucun citoyen n’a été affecté par cette histoire. Sa famille a vécu les impacts qui ont découlé de la publicité qui a entouré cette cause. Il a subi des pertes financières. Avant de commettre cette faute, son dossier était impeccable. En conséquence, je lui accorde une absolution inconditionnelle », a essentiellement déclaré le juge Lafrenière, de la Cour du Québec, qui n’avait pourtant pas cru la version du policier Landry lors du procès.
Ce dernier avait prétendu vouloir faire une blague en prononçant, le 31 août 2010, les mots «Je viens ici ou à Parthenais et je tue un boss», dans le vestiaire du poste autoroutier de la Sûreté du Québec situé dans le secteur Saint-Charles. C’est un collègue, Paul Chiasson, qui a été le premier à prendre ses menaces au sérieux et il en a parlé à ses supérieurs qui en ont aussitôt informé les Affaires internes. Dans l’après-midi même, il était arrêté.
Deux jours plus tôt, Jean Landry, un résident de Beloeil, en service au poste autoroutier de la SQ, situé sur le boulevard Foucault, était rongé par la frustration après avoir appris que la SQ contestait le rapport médical confirmant une diminution de 2 % de ses capacités physiques à la suite d’une chute sur la glace à l’entrée du bureau. Ce qui, dans le cas d’une victoire de cette contestation, lui aurait fait perdre la prime d’assurance de la CSST ainsi que le remboursement de ses médicaments.
Il avait admis lors du procès que ces paroles étaient inappropriées, mais qu’il n’avait aucune intention criminelle. «J’ai dit ça comme ça, comme on dit parfois: je vais lui arracher la tête ou une expression du même genre. J’étais loin de penser que ces paroles seraient répétées et prises au sérieux», avait-il affirmé pour se défendre.
C’est en pleurant que le policier est sorti de la salle d’audience, visiblement soulagé. Il a parlé à son avocat, Me Philip Schneider, et il a quitté le palais de justice.
«Mon client n’est pas condamné et il n’aura pas de dossier criminel », a fait observer Me Schneider. «Le juge a reconnu que la menace a été proférée dans un moment de frustration. Il a été suspendu (avec solde) durant deux ans et demi. Il a été rémunéré mais il n’a pas eu droit aux primes ni au temps supplémentaire qui est chose courante pour les policiers. Il veut garder son emploi et il a déposé un grief qu’il pourra débattre avec son syndicat. Il tient à être réintégré. Il a commis une petite erreur de parcours, mais il ne veut pas pour autant mettre fin à sa carrière », a commenté Me Schneider.