Les propriétaires de garderies privées non subventionnées se mobiliseront pour empêcher le prochain appel d’offres du gouvernement Marois concernant la création de nouvelles places à contribution réduite (7$ par jour). Ils fermeront ainsi leur installation à travers la province le 12 février prochain afin d’aller manifester leur mécontentement.
Tous les propriétaires de garderie, les parents et les éducatrices sont attendus sur la colline parlementaire à Québec pour manifester leur mécontentement et exiger une ouverture de la part du gouvernement. Ils en profiteront également pour déposer une pétition visant la conversion des places.
Depuis plus d’un an, la Coalition des garderies privées non subventionnées avait peur d’un phénomène : la fermeture des garderies privées à l’arrivée de nouvelles installations à 7$. Dans plusieurs régions du Québec, des garderies à 7$ ouvrent leur porte et vont par le fait même diminuer le taux d’occupation dans les garderies privées non subventionnées.
«Depuis le début, nous disons au gouvernement de considérer nos places au lieu d’ouvrir de nouvelles installations. Notre réseau offre actuellement plus de 30 000 places, dont plus de 10 000 sont inoccupées en ce moment. Faire la conversion de nos places couterait beaucoup moins cher aux contribuables que la construction de nouvelles installations. La peur de voir nos enfants quitter nos garderies pour ces nouvelles places est présente et plusieurs propriétaires ne se rendront pas au printemps», déplore Line Fréchette, fondatrice de la Coalition.
Depuis un an, plusieurs nouvelles garderies privées non subventionnées ont ouvert leurs portes, mais la totalité de ces garderies a un taux d’occupation de seulement 50 %.
En raison d’une volonté politique, le gouvernement Marois veut faire passer les propriétaires de garderies privées non subventionnées comme des méchants et des personnes malhonnêtes, se disent d’avis les porte-parole de la Coalition.
«Pourquoi certaines personnes détiennent-elles une garderie privée non subventionnée et une garderie subventionnée? Dans un appel d’offres, n’importe quel entrepreneur peut proposer un projet pour un CPE et être accepté. Pourquoi une garderie existante ne peut-elle pas être convertie? Pourtant, cette installation privée, qui peut appartenir au même individu que le CPE accepté, est une installation avec les mêmes lois, les mêmes règlements et les mêmes normes qu’un CPE», commente Mme Fréchette, également copropriétaire de la garderie Le pommier enchanté à Saint-Majorique-de-Grantham.
«La situation est alarmante! Le gouvernement coupe à coup de millions un peu partout, mais veut investir des millions dans des nouvelles installations lorsque nous avons déjà les installations prêtes à recevoir les enfants. Le gouvernement ferait une économie de 260 millions par année. Dans la conjoncture économique d’aujourd’hui, le gouvernement ne peut pas se permettre cette dépense, mais peut très bien répondre à sa promesse des 250 000 places à 7$ en nous reconnaissant. Comme la plupart de nos installations n’affichent pas complet, il y aura donc création de près de 30 000 à nouvelles places immédiatement à 7$», renchérit-elle.
D’après la Coalition, en agissant ainsi, la première ministre ne veut qu’une seule chose : fermer les garderies privées non subventionnées.
Un rassemblement massif des propriétaires de garderies privées non subventionnées de plusieurs régions a eu lieu le 10 janvier dernier. La Coalition ne compte pas en rester là : plusieurs actions sont prévues.
Des demandes de rencontres avec Mme Marois ainsi qu’avec la ministre Nicole Léger ont été faites. La Coalition demeure cependant toujours dans l’attente d’une confirmation. (CGM)