À la télévision, sur Internet, dans les magazines et les vidéoclips : le sexe est partout. L’hypersexualisation entraîne des répercussions très négatives sur le développement affectif et la vie sexuelle des jeunes, particulièrement chez les filles. Le CALACS Trois-Rivières et la Direction des services sociaux de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec ont uni leurs efforts pour contrer ce phénomène en déployant une campagne de sensibilisation.
Sous le thème, «Parlez-lui. Votre regard compte pour elle», la campagne vise à rejoindre les parents de jeunes filles de 11 et 12 ans, plus particulièrement les pères, lesquels peuvent faire une grande différence pour contrebalancer l’influence néfaste de cet important phénomène sur les adolescents.
Jusqu’au 13 avril, deux publicités de 30 secondes seront présentées en alternance, à la télévision ainsi que sur le Web, d’une part, pour sensibiliser au phénomène de l’hypersexualisation et, d’autre part, pour encourager le père à continuer de s’investir auprès de sa jeune fille.
Les initiatrices du projet invitent donc les parents à partager ces publicités, par le biais de Facebook et les autres médias sociaux afin de donner plus de visibilité à la présente campagne.
«On voit tellement de références au sexe que c’est rendu banal. Pourtant, ce n’est pas normal. Il faut dénoncer ce phénomène et les parents sont les mieux placés pour le faire auprès de leurs jeunes», a soutenu Marie-Soleil Desrosiers, intervenante sociale au CALACS et porte-parole de la campagne.
«Il est important que les parents ne jettent pas l’éponge, car ils peuvent faire une différence», affirme de son côté Josée Lapointe, responsable des dossiers agressions sexuelles et violence conjugale à l’Agence de la santé et des services sociaux de l’Estrie, précisant que depuis 2005, on y note des changements inquiétants dans les discours des jeunes en ce qui concerne la sexualité.
En plus des publicités, les parents peuvent trouver sur le site www.votreregardcomptepourelle.com des outils et des ressources qui les aideront à mieux échanger sur le sujet avec leurs jeunes.
Des conséquences graves
On parle d’hypersexualisation de la société lorsque les références à la sexualité envahissent tous les aspects du quotidien et qu’elles deviennent omniprésentes que ce soit à la télévision, sur Internet, dans les magazines, les vidéoclips et, surtout, lorsqu’elles se répercutent dans les attitudes et les comportements. Ce phénomène, largement inspiré par la pornographie, présente entre autres une image de la femme souvent très «sexy», campée dans un rôle de séductrice et centrée exclusivement sur le «paraître». Cette représentation biaisée n’est pas sans conséquence pour les jeunes, chez qui les façons de penser et d’agir sont largement influencées par ce qu’ils voient et entendent.
Faible estime de soi; troubles alimentaires et utilisation répétée de régimes amaigrissants dès le plus jeune âge; relations sexuelles précoces et dénaturées infections transmises sexuellement et interruptions de grossesse, ne sont que quelques répercussions négatives qu’entraîne l’hypersexualisation sur le développement affectif et la vie sexuelle des jeunes.
«Les adolescents font de plus en plus leur éducation sexuelle par le biais de la pornographie sur le Web, laquelle est très accessible, indique Mme Desrosiers. Cela peut venir dangereux, car plusieurs formes de violences y sont dénotées. Elles deviennent donc des standards. Jamais il n’est question des désirs fondamentaux et du consentement.»