Dans une allocution plus brève que prévue devant une meute de journalistes, Patrick Desautels, le père des trois enfants qui ont été retrouvés sans vie au domicile de leur mère dimanche après-midi, a fait part de sa douleur et remercié tous ceux et celles qui le soutiennent.
Dans une salle du restaurant Entre-Amy, du village de Sainte-Christine, non loin de Durham-Sud, Patrick Desautels s’est présenté avec calme devant une trentaine de journalistes et cameramen représentant tous les médias du Québec. «Merci à tous les gens qui se mobilisent pour moi. Je vis une douleur inexplicable. Il y a présentement une enquête policière et vous comprendrez que je ne peux pas répondre aux questions afin de ne pas nuire à l’enquête», a-t-il essentiellement confié dans une courte déclaration d’une trentaine de secondes avant de prendre le chemin de la sortie.
La veille, dans un communiqué transmis à la presse, M. Desautels avait dit souhaiter «que les médias laissent les membres de sa famille vivre leur deuil, loin des caméras.
Nous sommes présentement en famille et ce drame nous laisse sans mot. L’enquête policière nous en dira plus sur les circonstances du drame. Les gestes qui ont été posés sont inexplicables», avait-il affirmé en parlant de la disparition de Laurélie, 5 ans, Loïc, un petit garçon de 4 ans, et Anaïs, 2 ans. Les tragiques événements, rappelons-le, se sont déroulés dans le logement de la mère, situé sur la rue Turcotte à Drummondville.
La mairesse de Sainte-Christine, Hughette St-Pierre-Beaulac, a pris le relais pour expliquer que plus de la moitié de la population de son village, qui compte 745 habitants, s’est mobilisée pour soutenir le papa éploré, qui travaille à la pépinière familiale.
«Aussitôt que les citoyens ont appris la nouvelle, un support immédiat s’est organisé. Un comité d’aide s’est formé pour épauler M. Desautels. Des bénévoles ont donné leur disponibilité pour aider à garder opérationnelle la pépinière pendant que d’autres ont donné du temps pour recevoir des dons. Cela s’est passé très rapidement, poussé par un énorme courant de sympathie», a témoigné la mairesse.
«Ce genre d’événement est incroyable quand on voit ça à la télévision, imaginez quand ça se passe chez vous. Jamais je n’aurais pensé vivre un tel drame ici. Ce qui frappe surtout, c’est l’âge des enfants. C’est ça qui nous atteint direct au cœur. L’une des filles fréquentait l’école du village et je sais que la commission scolaire a pris des mesures pour fournir des services d’aide psychologique», a mentionné Mme St-Pierre-Beaulac.
Dans une salle adjacente du restaurant, quelques clients étaient présents, inévitablement dérangé par les nombreux membres de la presse. «Moi je ne connais pas Patrick mais je connais bien son père Germain, a dit Marcel Dupont. Et je peux vous dire que c’est une bonne famille, aimée de tout le monde. Je ne suis pas étonnée du soutien qu’elle reçoit actuellement».
Par ailleurs, les enquêteurs de la Sûreté du Québec attendent toujours de pouvoir rencontrer Sonia Blanchette, la mère des enfants disparus, considérée comme témoin important. Mme Blanchette est hospitalisée et son état de santé, aux dernières nouvelles, ne permettait pas encore de répondre aux questions des policiers. Quant aux autopsies, ordonnées par le coroner Yvon Garneau, elles devraient bientôt donné des résultats utiles aux enquêteurs.