Au moment même où la direction de la Tablée populaire en était rendue à se voir dans l’obligation de faire des coupures, des réaménagements à tout le moins, dans son programme des P’tites Boîtes à lunch, une intervention quasi divine est venue par l’entremise des Pétroles Therrien, de sorte que les quelque 150 à 160 jeunes du primaire bénéficiant de cette aide pourront continuer à déjeuner et à dîner à l’école pour au moins les cinq prochaines années.
Répondant à l’invitation pressante de la Fondation de la Tablée populaire, Léo-Paul Therrien, président-fondateur et chef de l’exploitation des Pétroles Therrien, a en effet accepté de consentir une contribution de 30 000 $ par an, et ce, pour chacune des cinq prochaines années, ce qui a valu en retour à l’entreprise drummondvilloise le titre honorifique de partenaire «ambassadeur» des P’tites Boîtes à lunch.
Croissance des besoins
Lors d’une conférence de presse tenue, mercredi avant-midi, au local de l’organisme, soit au 132, rue Loring, Guy Drouin, président de ladite Fondation, et Nathalie Guindon, directrice générale, ont tenu à témoigner publiquement de l’importance du geste consenti par les Pétroles Therrien, alors que le bienfaiteur a expliqué de son côté en des mots biens simples le pourquoi de ce geste philanthropique.
Dans un même temps, M. Drouin et Mme Guindon ont insisté pour dire que l’aide apportée à tous les niveaux à la Fondation de la Tablée populaire par les autres donateurs était toujours aussi essentielle et appréciée, sauf que l’entente avec les Pétroles Therrien apporte le coussin nécessaire à la poursuite intégrale des activités des P’tites Boîtes à lunch à la grandeur du territoire de la Commission scolaire des Chênes.
Incidemment, M. Drouin a tenu à saluer le travail fait par les intervenants de cet organisme scolaire dans chacune des écoles pour repérer les jeunes susceptibles de bénéficier de ces deux repas par jour et pour la discrétion et le respect avec lesquels ce programme est dispensé au quotidien durant les 180 jours du calendrier scolaire.
Le président de la Fondation a également tenu à donner un coup de chapeau au responsable du programme au niveau de la Fondation de la Tablée populaire, l’homme d’affaires François Beaudoin, pour dire combien il avait frappé dans le mille en 2000 en participant à l’identification de ce besoin.
«Sauf qu’au début, on pensait être en mesure de répondre aux besoins alimentaires auprès de 40 à 50 jeunes et que maintenant, ce sont tout près de 160 élèves du primaire qui bénéficient de ces deux repas par jour, alors que leur nombre est toujours en croissance», a fait part le président de la Fondation de la Tablée populaire.
Et il n’y a pas que le nombre de bénéficiaires qui demande l’attention des responsables des P’tites Boîtes à lunch, comme l’indique à son tour Nathalie Guindon, il y a également le fait que les aliments coûtent de plus en plus cher et que l’on ne désire pas faire de compromis sur la qualité nutritive des repas offerts, si bien que le coût moyen de ce dernier est maintenant bien plus près du 8 $ que du 5 $ en dépit des ententes avec certains fournisseurs dont pour le berlingot de lait.
«C’est difficile de croire que des jeunes ne mangent pas à leur faim à Drummondville, mais c’est malheureusement le cas. Depuis quelque temps en effet, nous constatons que la demande est grandissante et que les coûts ne cessent d’augmenter. C’est donc dans ce contexte que nous avons élaboré un plan de commandite, qui s’ajoute à la formule de parrainage connue jusqu’à maintenant, pour donner un nouvel élan à ce programme afin d’assurer sa pérennité», a résumé Nathalie Guindon, tout en saluant bien haut l’arrivée des Pétroles Therrien dans ce beau grand portrait d’entraide.
Un estomac bien rempli
De son côté, M. Therrien n’a pas caché qu’il a été touché d’entendre que le phénomène de la pauvreté était si important dans nos écoles, d’où son engagement à faire sa part pour aider à combattre la faim chez les jeunes défavorisés du primaire.
«C’est assez facile de comprendre qu’un jeune qui a l’estomac vide a de la difficulté à se concentrer dans son travail scolaire et qu’il lui est plus difficile de réussir. C’est pourquoi mon entreprise est heureuse de s’associer à la Tablée populaire afin de supporter les P’tites Boîtes à lunch, un organisme qui jouit déjà du soutien du milieu. Il m’apparaît important d’aider ces jeunes à sortir de la spirale d’appauvrissement qui veut que la pauvreté égale souvent pour eux la faim et que celle-ci conduise l’enfant à l’échec scolaire, puis au décrochage, qui est un autre chemin vers la pauvreté», a témoigné Léo-Paul Therrien en réitérant que Les Pétroles Therrien était heureuse de redonner ainsi aux jeunes et à la communauté, puisque celle-ci profitera également des retombées d’une telle action.