La Ville de Drummondville a obtenu ce matin de la Cour supérieure une injonction interlocutoire ordonnant à la compagnie Ultramar, propriétaire de la station de pompage du pipeline Saint-Laurent, qu’elle cesse immédiatement d’utiliser le réseau d’eau potable desservant la municipalité de Saint-Majorique aux fins de protection incendie.
Le pipeline Saint-Laurent, dont les travaux sont maintenant complétés pour acheminer de Lévis vers Montréal d’importants volumes de produits pétroliers raffinés, comprend une unique station de pompage qui est située sur le territoire de Saint-Majorique-de-Grantham, une municipalité voisine de Drummondville. C’est à cet endroit qu’Ultramar prévoyait effectuer aujourd’hui des tests de déluge de son système de gicleurs.
Pour ce faire, Ultramar devait se brancher au réseau de conduites d’eau potable par lequel la Ville de Drummondville fournit l’eau à Saint-Majorique, sauf que, dans l’entente signée entre les deux municipalités, les Majoriquois n’ont pas le droit d’utiliser l’eau aux fins de protection incendie. Ultramar se trouvait donc en défaut.
«Nous avons appris vendredi dernier vers 16h15, soit quelques minutes avant la fermeture de nos bureaux, que la municipalité de Saint-Majorique et Ultramar se préparaient à faire des tests de déluge, ce qui ne leur était pas permis. Nous leur avons fait parvenir une mise en demeure et ils n’ont pas obtempéré. Nous avons donc enclenché ce matin les procédures judiciaires pour obtenir une injonction», a expliqué Claude Proulx, directeur général de la Ville de Drummondville.
Selon M. Proulx, la station de pompage n’est pas située du bon côté de la ligne du pipeline. «Le terrain sur lequel est construit la station de pompage est voisin du territoire drummondvillois. Ça fait deux ans qu’on fait des propositions en ce sens à Ultramar qui n’a pas considéré ces propositions. Maintenant, nous avons une solution car nous pourrions nous y rendre pour fournir l’eau. Dans la mesure où les intervenants peuvent assumer leur part, cela pourrait se faire à un coût abordable pour Ultramar», a révélé le directeur général.
Quant à la suite des choses, la Ville de Drummondville a envoyé une lettre à la direction d’Ultramar, l’invitant à discuter. «Tant qu’il n’y aura pas d’entente, ça restera comme ça. Les Drummondvillois, qui ont payé pour les installations du réseau d’eau potable, ne sont pas comme un tapis sur lequel on s’essuie les pieds», a clamé M. Proulx.
Lundi soir, en assemblée du conseil municipal, une résolution a été adoptée pour autoriser les Services juridiques de la Ville de Drummondville à entreprendre des procédures judiciaires contre Ultramar Ltée et la municipalité de Saint-Majorique-de-Grantham.
Le projet du Pipeline Saint-Laurent a coûté près de 400 M$ et sa construction a nécessité plus de 1,6 million d’heures de travail. La conduite d’une longueur de 243 km traverse 32 municipalités en longeant principalement le parcours des lignes de haute tension d’Hydro-Québec.