Jeffrey Gallant et son équipe suivront un requin du Groenland pendant un an

Jeffrey Gallant et son équipe suivront un requin du Groenland pendant un an

Jeffrey Gallant continue ses travaux de recherche à la tête du Groupe d’étude sur les élasmobranches et le requin du Groenland (GEERG). Le scientifique drummondvillois a récemment réalisé une première dans son domaine de recherche qui a attiré l’attention du prestigieux magazine National Geographic.

Le samedi 20 octobre dernier, une équipe du GEERG s’est rendue à Baie-Comeau afin de poser un émetteur satellite sur un requin du Groenland mesurant approximativement trois mètres. Cet appareil devrait se détacher du requin après une période de 365 jours. Si l’émetteur fonctionne normalement, les données enregistrées sur une période d’un an constitueront la plus longue étude continue du cycle du requin du Groenland.

«Ce sera aussi la première fois que les mouvements du requin seront enregistrés au cours de l’hiver dans l’estuaire du Saint-Laurent. Jusqu’à présent, on détenait des données pour les mois de mai à octobre, mais on n’avait rien entre décembre et avril pour la simple et bonne raison qu’on n’a jamais plongé durant cette période. L’émetteur nous permettra de mieux comprendre la distribution des requins ainsi que l’influence des conditions environnementales sur leurs mouvements dans le fleuve durant les mois d’hiver», a expliqué Jeffrey Gallant, qui se montre emballé lorsqu’il parle du plus important projet de recherche dans l’histoire du GEERG.

Lors de la pose de l’émetteur, l’équipe de Jeffrey Gallant était accompagnée par des photographes du magazine National Geographic. La prestigieuse revue consacrera d’ailleurs une partie d’un article portant sur le Saint-Laurent à cette première dans le monde scientifique. À compter du mois de mai prochain, d’autres émetteurs satellites et acoustiques seront posés sur des requins à la suite du lancement du vaisseau de recherche du GEERG : le Skalugsuak.

«Ce bateau de recherche est un don d’un de nos partenaires. Ça change tout pour nous, car jusqu’à présent, on utilisait des pneumatiques, ce qui nous limitait beaucoup dans nos plongées. On aura maintenant une plus grande autonomie. Ce n’est pas un bateau de croisière, mais pour nous, c’est le grand luxe», a partagé l’auteur du livre à succès Diving Almanac & Book of Records, qui est également professeur d’anglais au Cégep de Drummondville.

«Notre site de recherche à Baie-Comeau est le seul endroit au monde où on peut observer les requins du Groenland à cette profondeur, a poursuivi le chercheur drummondvillois. Ça nous permet de les étudier de façon complètement naturelle, sans devoir les pêcher ou risquer de les blesser comme ça se fait ailleurs dans le monde. On plonge dans l’eau et les requins viennent vers nous, tout simplement. Il ne nous reste plus qu’à poser l’émetteur.»

Pétition

Bien que le requin du Groenland ne soit pas une espèce menacée d’extinction, le GEERG devrait déposer prochainement une pétition officielle à l’Assemblée nationale afin de faire du Québec la première province canadienne à interdire la possession, l’importation et le commerce d’ailerons de requins. Jeffrey Gallant a d’ailleurs rencontré Sébastien Schneeberger à ce sujet au cours des derniers jours. Le député caquiste s’est montré très sensible à cette cause.

«Le but de cette pétition est d’aider les populations de requins qui sont tués pour leurs ailerons par des pêcheurs sans scrupule à travers le monde et donc parfois au Québec. On ne veut pas affecter la communauté de pêcheurs qui rapportent correctement les requins au quai : on vise seulement les pêcheurs illégaux», a dévoilé Jeffrey Gallant.

«Le GEERG est un groupe de recherche et non pas environnementaliste, mais il reste que mon cœur est vert», a conclu le passionné explorateur de 45 ans.

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