La négligence et l’insouciance sont pointées du doigt dans les nombreux dossiers de fausses alarmes qui occupent inutilement le Service de sécurité incendie (SSI) de la Ville de Drummondville et une vaste campagne publicitaire le rappellera aux citoyens, aux entreprises et aux institutions.
Donnant suite au rapport annuel déposé en mai dernier, le SSI a tenu à souligner, en conférence de presse aujourd’hui à la caserne de la rue Cockburn, l’importance du bon entretien des systèmes d’alarmes et des divers coûts reliés aux fausses alarmes.
«Les gens n’hésitent pas à prendre les moyens pour entretenir leurs voitures. C’est la même chose avec un système d’alarme», a imagé George Gagnon, directeur du SSI, qui a cité des exemples. «C’est aux propriétaires qu’incombe la responsabilité de voir au bon fonctionnement et à l’entretien de leur système d’alarme incendie. De son côté, l’entrepreneur ou le travailleur qui effectue des travaux doit s’assurer que le propriétaire des lieux a pris les mesures nécessaires afin que les travaux n’entraînent pas de fausses alarmes. Par exemple, avant de débuter le sablage des planchers ou d’entreprendre des travaux de soudure ou encore de peinture, l’ouvrier doit vérifier si le propriétaire a bien recouvert les détecteurs de fumée et si le recouvrement temporaire sera retiré après les travaux», a-t-il précisé.
Les statistiques à ce sujet sont éloquentes: en 2011, le SSI s’est déplacé pour 339 alarmes incendie sur les 876 appels. Les alarmes incendie représentent 39% des appels du SSI. Parmi ces 339 sorties, 178 se sont avérées de fausses alarmes. Il s’agit d’une hausse de 10 % par rapport à 2010.
Une réduction du nombre de fausses alarmes est toujours dans la mire des autorités. On se souviendra qu’en 2008, Drummondville avait modifié son règlement afin d’être plus sévère à l’endroit de ceux qui font preuve de négligence.
Pour le conseiller Pierre Levasseur, président du comité de sécurité incendie, il faut retenir que plus de la moitié des interventions pour des alarmes incendie sont non fondées. La réduction du temps de disponibilité des effectifs pour les appels fondés, les coûts de déplacement inutiles et les risques courus par les pompiers, automobilistes et piétons lors de ces déplacements représentent autant d’arguments militant en faveur d’une campagne énergique en vue d’inciter les gens à veiller au bon fonctionnement de leurs systèmes d’alarmes. « L’objectif visé consiste aussi à maintenir et augmenter la vigilance des occupants d’un bâtiment qui ont tendance à ne plus procéder à une évacuation à la suite de plusieurs alarmes incendie non fondées, ce qui met leur sécurité en jeu » a-t-il fait remarquer.
En vertu du règlement actuel, toute fausse alarme constitue une infraction imputable à l’utilisateur, peu importe la durée.
Deuxième édition de La Grande Évacuation
Par ailleurs, à l’occasion de la Semaine de la prévention des incendies, la Ville de Drummondville participera à la deuxième édition de La Grande Évacuation, le mercredi 10 octobre à 19 h.
Les citoyens de partout au Québec seront invités à déclencher leur avertisseur de fumée et à mettre en pratique leur plan d’évacuation. Pour l’occasion, le SSI sera présent dans plusieurs rues pour animer l’événement et répondre aux questions des citoyens.
Cette année La Grande Évacuation touchera davantage les immeubles à logements multiples. En effet, en arrivant sur les lieux d’un incendie, les pompiers constatent souvent que la plupart des occupants sont restés sur place et poursuivent leurs activités en ne tenant aucunement compte de l’alarme incendie, d’où l’importance de maintenir et augmenter le degré de vigilance des occupants.
Autre détail non-négligeable, il est important de préparer et de pratiquer un plan d’évacuation avec les enfants et de prévoir un point de rassemblement à l’extérieur. Il est parfois arrivé que des pompiers ont dû rentrer dans un immeuble en feu afin de retrouver une personne manquante… qui était assise chez un voisin en train de prendre un café.