Le juge Gilles Gagnon, de la Cour du Québec, chambre criminelle et pénale, n’a pas cru la version de l’accusée Paula Andrea Bustos Escobar, dans le procès pour bris de condition, et l’a condamnée à une amende de 400 $, vendredi après-midi au palais de justice de Drummondville.
Mme Bustos Escobar, mère monoparentale de quatre enfants, sans emploi, a été trouvée coupable de ne pas avoir respecté les conditions de sa remise en liberté le 25 août 2011, alors que deux policiers de la Sûreté du Québec, Nicolas Johnson et François Alain, ont constaté qu’elle n’était pas à son domicile sur le coup de 23 heures. Elle devait obligatoirement s’y trouver entre 22 heures et 7 heures le matin, depuis le 31 juillet 2011, jour où, selon la dénonciation, elle s’en serait pris à deux policiers, Jessica Girard et Jean-François Rail, au terme d’une altercation assez violente.
Une série de sept chefs d’accusation découlant des faits qui lui sont reprochés en cette journée du 31 juillet indique que Paula Andrea Bustos Escobar, originaire de la Colombie, arrivée au Canada il y a quatre ans, aurait aussi commis des voies de fait sur deux personnes, William Alfonso Duque Cuy et Ruth Elena Torrado Ortega, en plus d’avoir «proféré une menace de brûler, détruire ou endommager la maison et les biens de Danny Xavier Caballero. C’est pour toutes ces raisons qu’elle s’était vu imposer des conditions de remise en liberté.
Le juge Gilles Gagnon a expliqué que les témoignages présentés par la défense étaient en contradiction avec ceux des policiers qui étaient précis et cohérents. Essentiellement, les policiers ont vu Mme Bustos Escobar arriver dans une mini-fourgonnette avec quatre autres personnes alors que, quelques minutes plus tôt, les agents n’avaient obtenu aucune réponse en cognant à la porte de chez elle.
Mme Bustos Escobar a plutôt raconté qu’une de ses filles l’avait réveillée vers minuit trente pour lui dire que des policiers étaient à la porte, qu’elle était inquiète et qu’elle avait appelé une amie, Milena Padilas, pour lui dire de venir parce que la police était là. Cette dernière est venue témoigner pour dire qu’elle avait reçu l’appel vers 23 heures et que Mme Bustos Escobar ne l’avait jamais parlé de la police, des contradictions relevées par le juge, qui a accordé à celle-ci un délai de huit mois pour payer l’amende 400 $.
Dans ce rare procès pour bris de condition, le total des coûts (assignation des policiers et autres dépenses) aura dépassé facilement les 1000 $, selon ce qu’on a pu savoir. Les témoignages de Mme Bustos Escobar et de Mme Padilas, bien que contraire à la réalité retenue par le juge, ne seront pas considérés comme de faux témoignages. Mme Padilas a dû admettre, au début de son témoignage, qu’elle était, par ailleurs, l’une des 23 personnes immigrantes accusées d’avoir fraudé l’aide sociale. Ces causes se poursuivront le 21 septembre.
En ce qui concerne les dossiers de voies de fait, reprochés à Paula Andrea Bustos Escobar, qui est représentée par Me Catherine Valérie Levasseur, ils seront entendus au palais de justice de Drummondville le 26 octobre.