Plus d’une vingtaine de personnes, dont les noms sont presque tous d’origine latino-américaine, ont comparu vendredi, hier et ce matin au palais de justice de Drummondville pour avoir fraudé l’aide sociale.
Selon l’acte de dénonciation, chacune de ces 23 personnes fait face à trois chefs d’accusation. Le premier chef indique que «entre le 1er septembre 2008 et le 1er janvier 2011, a, par la supercherie, le mensonge ou autre moyen dolosif, frustré le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, de sommes d’argent, d’une valeur dépassant 5 000 $».
La deuxième accusation soumet que chacun de ces individus, pour la même période, «a fait de faux documents, soient : des demandes de prestations et de déclarations mensuelles, les sachant faux, avec l’intention qu’ils soient employés ou qu’on y donne suite comme authentiques au préjudice du Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale». Le troisième chef allègue, toujours pour la même période, que chacun des accusés «sachant que des documents étaient contrefaits, soient des demandes de prestations et de déclarations mensuelles, s’en est servi, traité ou a agi à leur égard comme si ces documents étaient authentiques».
Ils seront tous de retour le 21 septembre au palais de justice de Drummondville pour orientation déclaration. La dénonciation a été déposée par le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale.
Selon des témoins fiables, la majorité des accusés sont d’origine colombienne.
C’est Me François Allard, procureur aux poursuites criminelles et pénales, qui pilote le dossier pour le ministère alors que les avocats Grondin, Levasseur et Garneau assurent la défense.
Me Yvon Garneau a fait savoir à L’Express que : «D’après ce que je sais pour mon client, qui lui est d’origine irakienne et établi ici depuis plusieurs années, il semble qu’il se soit complètement fait berner par une agence de placement indépendante du travail pour des immigrés. Ne comprenant pas trop notre langue, il a fait comme une confiance aveugle à ces personnes et permis à ces dernières de soutirer de l’argent à partir même de leur chèque d’aide sociale. On leur «aidait» à remplir des documents-formulaires sans trop savoir de quoi il s’agissait. On verra bien si cette défense tient la route, une fois que j’aurai pris connaissance de la preuve qui est archi volumineuse».