Le Centre jeunesse de la Mauricie et du Centre-du-Québec peine à recruter des ménages désireux d’accueillir des enfants qui ne peuvent, pour une raison ou une autre, demeurer avec leurs parents. La situation est particulièrement problématique à Drummondville.
Idéalement, le Centre jeunesse aimerait compter sur 6 ou 7 familles supplémentaires afin de répondre plus adéquatement aux besoins et surtout, éviter de moins déraciner les enfants de leur milieu.
De fait, au cours de la dernière année, 13 enfants de 0 à 12 ans et une adolescente ont dû être placés à l’extérieur de Drummondville.
«C’est atroce, exprime Sylvain Héroux, chef-ressource pour les familles de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Déjà de retirer un enfant de son milieu, c’est un choc pour tout le monde. Lorsque le jeune doit être transféré dans une ville inconnue, il perd tous ses repères.»
De plus, les visites des parents avec leurs enfants risquent d’être moins fréquentes, ce qui pourrait avoir un impact sur leur relation.
M. Héroux affirme que le directeur de la protection de la jeunesse doit même parfois diviser la fratrie, un choix très pénible.
Compte tenu de la situation, les familles d’accueil existantes sont plus sollicitées et hébergent, selon leur consentement, des enfants qui ne correspondent pas tout à fait à leurs exigences.
«C’est vraiment exceptionnel. Ce sont des familles dévouées. Cette façon de faire ne va pas dans le sens de notre philosophie de nos interventions», souligne Geneviève Jauron, conseillère en communication pour le Centre jeunesse de la Mauricie et du Centre-du-Québec.
«Plus on aura de familles, meilleur sera le pairage, ajoute-t-elle. On songe d’ailleurs à une stratégie de communication pour contrer ce phénomène.»
Bien que les besoins soient criants, aucun enfant n’est laissé à lui-même.
Hausse des signalements
Depuis les trois dernières années, le nombre de signalements a augmenté de 24 % dans la région. D’ici 2020, on prévoit que les besoins se feront sentir du côté des enfants âgés de 6 à 11 ans.
«Actuellement, ce sont les familles prêtes à accueillir les adolescents qui sont les plus sollicitées», fait savoir Mme Jauron, en reconnaissant que ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise avec ce type de clientèle.
En 2009, 427 jeunes recevaient les services du Centre jeunesse à Drummondville. Ce nombre est passé à 539 en 2012, représentant ainsi une augmentation de 26 %.
«Sur 539, 227 enfants ont été placés dans des familles d’accueil», indique-t-elle.
Aux dires de cette dernière et de M. Héroux, la mission de la DPJ est de protéger et d’assurer le développement des enfants.
«Par la loi, s’il se passe réellement quelque chose dans une famille, nous devons intervenir pour que l’enfant et les parents deviennent de meilleures personnes», précise le chef-ressource.
Les professionnels des centres jeunesse ont la responsabilité de faire les vérifications qui détermineront si l’enfant doit bénéficier de mesures de protection.
«Nous retirons l’enfant en dernier recours. Notre premier objectif est sa sécurité. Ses besoins sont au centre de nos priorités», affirme-t-il.
«Nous essayons autant que possible que l’enfant demeure dans la famille élargie ou la communauté pour qu’il subisse moins de transferts, donc moins de stress. Toutefois, lorsqu’on fait le choix de le placer, on ne le fait pas à son détriment», renchérit Mme Jauron.
En clair, le mandat de la DPJ n’est pas de prendre des enfants, mais bien de chercher une famille qui va les aimer et qu’ils aient une vie normale.
Pour les personnes désireuses d’obtenir plus d’informations ou prêtes à prendre sous leurs ailes, temporairement ou à long terme, des enfants qui ont été retirés de leur milieu, elles peuvent téléphoner au 1 866 873-3281.
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