Un rêve est né. Celui d’aménager une spectaculaire passerelle au-dessus de la rivière Saint-François, à la hauteur de La Courvalloise dans le secteur de Saint-Joachim-de-Courval. Sa longueur: 500 mètres. Sa largeur: 3 mètres. Son coût: 19 millions $. Sa réalisation: personne ne sait.
Au cours d’une conférence de presse ce matin au Cinéma RGFM, trois des membres du conseil d’administration de Réseaux Plein Air Drummond (RPAD), le président André Béliveau ainsi que le directeur général Laval Carrier et le commissaire au tourisme Daniel Rioux, ont fait la présentation d’un brève mais impressionnante vidéo d’animation 3D (cliquez ici) montrant ce qui deviendrait la signature de Drummondville, comme peut l’être le Stade olympique pour Montréal ou la tour Eiffel pour Paris.
«Ça fait deux ans qu’on travaille sur ce projet, qui n’est toujours qu’un projet», a indiqué d’entrée de jeu M. Béliveau. «Ce secteur de la Forêt Drummond est un atout incroyable pour les Drummondvillois, un atout à développer en prenant le temps qu’il faudra. Si certains diront que nous sommes des rêveurs, je dirais plutôt que nous sommes des visionnaires. Posez-vous la question: comment voyez-vous Drummondville dans 10 ou 20 ans ? Quelle ville voulons-nous ? La réponse commence par une idée».
Comme l’a souligné Laval Carrier, la composante prédominante vise à construire une «passerelle expérientielle» qui relierait le haut des couloirs de glisse de La Courvalloise à la Pointe-aux-indiens, au-dessus de la rivière St-François. On pourrait y traverser la rivière en tyrolienne, utiliser une partie du pilier de départ haut de 54 mètres comme mur d’escalade, prendre de magnifiques photos, faire du vélo, courir, marcher entre Saint-Joachim et Saint-Majorique et ce, douze mois par année».
Aux yeux de Daniel Rioux, la réalisation de ce projet récréo-touristique, une fois complètement terminé, «deviendrait une destination, un atout fabuleux en vue de mettre sur pied un circuit de plein air en boucle reliant le centre-ville et la Forêt Drummond en passant par les berges de la rivière et le Parc des Voltigeurs, un trajet splendide de 30 kilomètres».
Les autres éléments majeurs se retrouvent dans la construction d’un bâtiment d’accueil, dont le troisième étage deviendrait une terrasse incomparable en raison de la vue imprenable sur la rivière, un tunnel passant sous le rang St-Anne entre les stationnements et le site afin d’assurer la sécurité de la population, une nouvelle disposition des stationnements et l’aménagement de glissades estivales.
Selon M. Béliveau, les consultants de Desjardins Marketing stratégique ont déposé une étude de faisabilité à l’automne 2011 qui évalue les coûts du projet à environ 18,9 M$, qu’on cherchera à financer par des contributions égales des gouvernements fédéral, provincial et de la Ville de Drummondville. Ces spécialistes prévoient la rentabilité des activités grâce à un achalandage élevé qui pourrait atteindre plus de 200 000 personnes annuellement.
«Je sais que c’est beaucoup d’argent, mais il y a des programmes prévus à Ottawa et Québec pour soutenir ce type de projet. Est-ce écrit quelque part que les projets d’envergure ne sont réservés que pour Montréal et Québec ? Pourquoi pas à Drummondville ? Notre rôle est de porter le dossier et ce que nous allons faire», a promis le président de RPAD.
Des appréhensions
L’idée de construire une passerelle n’a pas fait l’unanimité chez les résidents de Saint-Joachim, plutôt habitués à la nature telle quelle. Certaines appréhensions sont apparues lors d’une rencontre lundi dernier. RPAD l’a admis. «Je ne connais pas un seul projet qui soit unanime. Un nouveau bâtiment, une passerelle, tout ça peut déranger les gens à première vue. On nous a parlé d’irritants et nous allons continuer à discuter car ce projet est le projet de tous et son cheminement sera transparent», a affirmé M. Béliveau.
Une présentation a également été faite aux élus de la Ville de Drummondville. Selon le conseiller municipal Roberto Léveillé, membre du CA de RPAD, le projet a été très bien reçu. «Mais il reste à voir comment tous les projets vont s’intégrer les uns aux autres. Car il y en a plusieurs sur la table. Nous aurons à faire des choix judicieux aux bons moments», a-t-il rappelé, non sans savoir qu’un règlement d’emprunt de 6 millions $ devra être adopté pour que la passerelle voit le jour.
Autre détail, les terrains prévus pour implanter le projet appartiennent à Hydro-Québec, mais cela, semble-t-il, ne posera pas de problème. Car, bien que le projet d’un barrage près des rapides Spicer ne soit pas complètement éliminé des plans d’Hydro, ses chances de réalisation sont encore plus minces qu’une passerelle.