Une toute première étude pour évaluer les impacts économiques, commandée par l’Association des producteurs de canneberges du Québec (APCQ), révèle que l’industrie québécoise de la canneberge génère d’importantes retombées économiques.
L’étude, réalisée par la firme Zins Beauchesne et associés, montre qu’entre 2007 et 2011, les investissements de 126 millions de dollars effectués par les producteurs et les transformateurs ont généré 88 millions de dollars en retombées économiques au Québec.
Chaque année, par ailleurs, les producteurs et transformateurs totalisent 90 millions $ en dépenses d’exploitation, ce qui se traduit par des retombées de 60 millions $ dans l’économie du Québec.
«On a assisté à une explosion de nouvelles cannebergières entre 2006 et 2011, leur nombre passant de 46 à 75. Et la production a presque doublé au cours des six dernières années passant de 64 millions de livres de canneberges à plus de 119 millions à l’automne 2011. De nouvelles superficies de production ont été ajoutées également. Elles sont passées de 4 400 à 8 036 acres», a indiqué la directrice générale de l’APCQ, Monique Thomas, en conférence de presse, mardi matin, sur le site de la plus vieille cannebergière du Québec, Les Atocas du Québec, l’entreprise familiale du nouveau président de l’APCQ, Louis-Michel Larocque, élu à la présidence en avril dernier.
«La croissance de l’industrie de la canneberge a commencé vers la fin des années 80, a souligné Louis-Michel Larocque. Aujourd’hui, les nouvelles méthodes de production et les nouvelles machineries, les équipements de pointe, nous permettent une exploitation à grande échelle.»
De nos jours, les producteurs, a-t-il expliqué, font appel à différents spécialistes, des agronomes, des ingénieurs, des chercheurs, pour développer les cultures et améliorer les méthodes de production.
Étude sur les impacts économiques
«En décembre 2011, le conseil d’administration de l’APCQ a mandaté la firme Zins Beauchesne pour étudier les impacts de notre industrie dans l’économie québécoise. L’étude a été réalisée cet hiver par une firme fiable, rigoureuse et reconnue», a confié Monique Thomas.
Invité à commenter les résultats de l’étude, le président de la firme, Pierre Rochon a expliqué d’abord la méthodologie, précisant que les producteurs ayant répondu au questionnaire représentaient près de la moitié des superficies en culture. «Globalement, les données sont très représentatives de l’ensemble de l’industrie», a-t-il signalé.
L’élément le plus important qui ressort de l’étude, selon lui, c’est la création d’emploi. «L’industrie de la canneberge contribue à créer ou maintenir 1 200 emplois directs et indirects à temps plein par année. À cela, il faut ajouter environ 200 emplois par année reliés aux investissements. Il s’agit donc d’une industrie représentant quelque 1 400 emplois», a indiqué Pierre Rochon.
«Pour cinq acres en production de canneberges, un emploi est créé. La culture de la canneberge représente ainsi un créneau incontournable pour le Québec, en particulier pour le Centre-du-Québec où se situent 80% des cannebergières», a observé le président de l’APCQ, Louis-Michel Larocque.
Son association compte 75 membres producteurs. Le Québec occupe le troisième rang mondial au chapitre de la production de canneberges derrière les états du Wisconsin et du Massachusetts aux États-Unis. «Mais le Québec arrive au premier rang mondial pour la canneberge biologique et la tendance est en croissance. Les conditions climatiques au Québec favorisent cette culture», a fait savoir la directrice générale de l’APCQ.
Les canneberges du Québec, par ailleurs, ont bonne réputation, notamment en Europe. «Nos fruits sont de bonne qualité. Ils sont aussi plus gros», a fait remarquer Louis-Michel Larocque.
Interrogé à savoir ce qu’il pensait de l’étude d’impact et si les résultats correspondent à ses attentes, le président de l’APCQ a dit avoir réalisé que les producteurs dépensaient plus qu’ils ne le pensaient. «Une cannebergière nécessite beaucoup de temps, de nombreuses opérations. Avec le temps, a-t-il précisé aussi, on a beaucoup amélioré le côté environnemental. Nous avons diminué de 80% les pesticides.»
Quant à savoir si le Québec peut faire encore de la place à de nouveaux producteurs, Louis-Michel Larocque a répondu affirmativement en citant une statistique. «Au Canada, on ne boit que l’équivalent d’une bouteille de jus de canneberge par personne par année. Imaginez si on en buvait deux ou trois…»